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mardi 16 août 2016

L’artiste Mauritanien Yëro Gaynääko : Victime d´une agression de notre gendarmerie nationale!



Je revenais de Boghé après une conférence que j'animais sur le Rap et la Résistance pendant deux jours, je n'avais pas fermé l’œil.

J'ai quitté Boghé ce matin et à 12h:15 mn, arrivé au poste de contrôle de la gendarmerie à 25 km de Nouakchott on nous arrête. Je dormais en ce moment précis parce que fatigué. Sans me saluer un gendarme me tire violemment le turban et me demande de l'enlever, chose que j'ai faite, même si mon visage n'était pas assez couvert. Et avant même de me demander ma pièce d´identité il me bouscule et me dit : ”Tu es un drogué”. Parce que tout simplement je n'avais pas assez dormi et j´avais les yeux rouges et le visage enflé de fatigue.

Je l'ai répondu:” Monsieur vous pouvez au moins me saluer et vous n'avez pas le droit de me traiter de la sorte parce que je suis avant tout un être humain, un citoyen de ce pays que vous devez respecter.

Il s'énerve et me dit: ” Pourquoi tu me parles en français descends !”.
Il me sort de la voiture, me conduit dans leur bureau et m'introduit dans une chambre qui les sert de poste pour me déshabiller devant tous les gendarmes et d´autres détenus. Il me bouscule avec une violence inouïe et haineuse et me crie : ” Ce sont des Flamistes et les gens de l´ IRA”.

Sans comprendre les autres se mettent dans la danse. Des pluies de monstruosités sortent de leurs bouches, ils insultent mes parents et me traitent de tous les noms d´oiseaux et crachent sur moi. Ils m'ont pris mon portable et mes lunettes (myope de 5,00 vision de loin), après ce fut une pluie de gifles et des crachas qui m´assaillent.

Je garde toujours ma sérénité, mon calme et refuse de répondre à leur provocation et à leur barbarie. Ils cherchaient certainement un motif valable pour m´accuser ”d´offense à l´autorité publique ou résistance aux forces de l´ordre” mais je suis resté de marbre à leurs coups.
”Étés-vous fils d´un ministre ou du président pour nous parler en français?”. Je leur ai répondu que j´étais un simple et un pauvre citoyen Mauritanien, qui a encaissé tous leurs coups et violences physiques et morales sans réagir et je veux seulement comprendre et savoir pourquoi cette violence et cette injustice?

Satisfaits et fiers de leur acte et sans répondre à mes questions , ils me sortent de la cellule et me remettent mon téléphone sans aucune autre explication. L'un d'eux m´avertit avec une grande impolitesse: ”Si tu ne veux pas encore être torturé il faut quitter les lieux et continuer ton chemin! ”. 

J´avais toujours entendu et cru jusqu´à ce matin que les gendarmes étaient d´un corps correcte et juste et qu´ils protégeaient le citoyen et j'avais beaucoup du respect pour ce corps qui était moins visible que les policiers dans des pagailles mais aujourd’hui j´ai découvert ce terrible, hideux et honteux visage de notre gendarmerie nationale.
J'irai jusqu'au bout pour savoir la cause de cette violence pour ne pas dire de cette barbarie même si je sais d'avance que notre justice est très inféodée au pouvoir exécutif et à tout le Système.

Avec le soutien du Fonadh et d'éminents avocats nous sommes toujours dans la procédure pour déposer la plainte qui doit être encore écrite en arabe et qui sera introduite dés demain matin inchaallah au parquet de justice de Nouakchott Nord.

Je ne me plierai pas, je continuerai la lutte, je resterai toujours ferme sur mes principes, je serai la voix des exclus et des opprimés pour une Mauritanie juste et respectueuse de tous ses fils et filles.
#‎Jokko_sa_famii, engage- toi avec nous si tu as compris cette noble cause!

Yero Abdoulaye Sow

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