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jeudi 26 mai 2016

Les propos du journaliste Moussa Ndiaye, finalement fidèles aux deux ordres (désordres) féodal et clientéliste.




Ces derniers jours, un journaliste de la télévision mauritanienne du nom de Moussa Ndiaye s’est fait remarqué par un entretien accordé à un site internet sénégalais dakaractu.com . Mr Ndiaye se présentant comme le responsable régional de la radio Mauritanie pour les zones Gorgol et Guidimakha, a brossé un portrait très reluisant de sa Mauritanie. L’une des premières questions du journaliste sénégalais porte sur l’état de la presse en Mauritanie, et celui qui s’est nommé cadre mauritanien a répondu que la presse se porte très bien dans le pays sauf selon lui  quelques autoproclamés journalistes qui ne respectent pas les principes qui régissent le métier. En matière des droits humains, il estime également  que tout va bien, et dénonce ce qu’il croit comme  une intoxication qui viserait la Mauritanie , son président et le peuple en général. Le journaliste sénégalais lui rappelle que les faits sont têtus concernant l’esclavage , Mr Ndiaye s’exclame fièrement en disant qu’il rejoint le président mauritanien Ould Abdel Aziz en niant l’existence du phénomène dans le pays. Il ajoute que ce qui existe ce sont des séquelles esclavagistes qu’il assimilent tacitement  aux « valeurs et cultures » dans nos communautés. Concernant la situation des étrangers en Mauritanie, il admet que rien à signaler en général sauf pour ceux qui fraudent en se mettant hors de la loi. Sur ce point il s’est servi d’anecdotes plus ou moins farfelues et indexatoires à l’encontre de certains étrangers….noirs évidemment. Celui qu’on connaissait aux débuts des années 2000, comme un simple présentateur d’une émission sportive à la TVM, se décrit comme quelqu’un qui est sur  le terrain et croit donner du crédit à ses affirmations dignes d’un courtisan aspirant à une cooptation certaine .

À travers sa sortie pleine d’approximations et d’assertions fantaisistes, notre journaliste converti à un semblant patriotisme zélé n’a pas honoré le métier de journaliste, et il est lieu de lui rappeler certains FAITS RÉCENTS .
Monsieur Ndiaye, sur le déni de l’esclavage , si vous êtes journaliste qui observe le terrain, comment avez-vous raté la condamnation récente des esclavagistes reconnus par un tribunal à Néma dans l’Est du pays ? Êtes vous au courant que l’État que dirige le Raïs Ould Abdel Aziz, a instauré des cours spécialisées pour traiter les cas de l’esclavage ?
Pensez-vous que tous les mouvements anti-esclavagistes n’existent que pour faire ce que vous appelez « l’intoxication ». ?

À décoder vos propos concernant les étrangers, on ne peut éviter de suspecter une tendance facile à la  délation contre certains étrangers dits hors la loi. Apparemment votre connaissance du terrain ne vous a pas  permis d’émettre un mot pour le jeune malien qui a succombé à ses blessures après sa fuite à la vue des forces de l’ordre pas toujours tendres avec  l’étranger….. NOIR . Comme par miracle , vos anecdotes qui stigmatisent certains étrangers, ne mentionnent que les étrangers subsahariens, et les autres ( notamment les  Touaregs et arabo-berbères originaires du Nord malien)  sont-ils tous en règle sur  tout le territoire national… ?

Vous êtes probablement dans le cercle de ces gens qui croient se valoriser en prenant des largesses avec la VÉRITÉ . L’erreur fréquente en la matière consistant à échanger Sa Conscience, Son Honneur et Son Professionnalisme contre une promotion clientéliste , est que l’excès de votre posture avec les faits, ne vous assure pas  la confiance escomptée de la part de ceux à qui vous pensez rendre service.
Et vous n’êtes pas le seul dans ce domaine, plusieurs ONG cartables gravitent autour de ce « filon sucré » que certains éléments du pouvoir utilisent pour dénaturer les réalités du pays à l’international .
Les uns et les autres finiront tôt ou tard dans les caniveaux de l’Histoire , car le train de la VÉRITÉ est en vive allure à l’échelle nationale et internationale et les applaudisseurs pour des raisons matérialistes  de l’instant, seront balayés à jamais. 

Vous vous êtes présenté comme mauritanien noir et fier de l’être dans une Mauritanie idéalisée où tout va bien pour TOUT LE MONDE. Je dirais que tout va bien pour votre business clientéliste et égocentrique. L’intoxication dénoncée au cours de votre sortie, est bien le propre de votre posture à outrance en déformant les faits pour être dans les petits papiers de vos maîtres à Nouakchott.
Concernant la question de l’esclavage et ses séquelles en Mauritanie, vous niez l’existence du phénomène et vous insinuez une étrange confusion entre les séquelles esclavagistes et ce que vous appelez nos « Valeurs et Cultures ». Par ces dernières , vous entendez très logiquement le système de castes qui serait une norme sociale à garder. Vous comparez subitement ce système bien connu apparemment  dans votre terroir du  Fouta-Toro, avec ce qui peut se faire chez les maures également. Sur ce point, vous n’êtes pas le seul à naviguer en eaux troubles entre les rapports sensibles liant le régime féodal et le système esclavagiste . Nombre de gens  issus des milieux noirs mauritaniens hors haratines, ont une approche ambiguë et hésitante concernant les multiples problématiques liées à l’esclavage et ses séquelles. En effet , certains milieux intellectuels issus de la féodalité très présente en ‘’Mauritanien ‘’ sont très à l’aise avec le vocabulaire tournant sur le RACISME d’état ou de l’AUTRE , et bizarrement nous ne constatons pas la même ardeur sur la question de l’ESCLAVAGE et son versant féodal . Si le système de castes basée sur une certaine hiérarchisation sociale, est une Valeur et une Culture pour un Torodo  (dit noble) que vous êtes dans le Fouta et le Toro, par déduction l’esclavagisme ``socialisé’’ et pratiqué chez certains de nos frères Beydanes serait tout autant un marqueur « culturel et valeureux » à conserver. Ainsi nous comprenons mieux les prédispositions sociales et psychologiques qui vous permettent de parler de l’engagement anti-esclavagiste et abolitionniste comme une intoxication. Un Torodo qui s’assume comme tel et qualifiant la hiérarchisation sociale dans laquelle les Hommes ne se valent pas de naissance ,  comme « Valeurs et Cultures » , ne peut avoir de sympathie sincère pour la mouvance abolitionniste . Par rapport ce phénomène de la féodalité, les tenants coutumiers  de nos sociétés sont majoritairement réactionnaires . En effet, toutes velléités de mettre en cause ce système qui se singularise par  l’inégalité entre les  invidivus  sur le matériel et l’immatériel, subissent l’anathème social .

 Pour Mr Ndiaye et d’autres d’ailleurs , un descendant d’esclaves qui refuse l’assignation dans un statut tordu, ne peut être qu’un partisan de l’intoxication . Il a fait remarquer qu’un groupe existe, nommé « Endam Bilal » des descendants d’esclaves qui seraient fiers de leur ascendance servile .
On est tenté de dire comme si la qualité d’un dit noble ne vaut vraiment que s’il y’a autour des esclaves . La donne psychologique est révélatrice dans certaines communautés où l’engagement anti-esclavagiste et abolitionniste même dans le discours, est assimilé comme haineux et violent contre ce qui est érigée en socle d’identité sacralisée  de la société. Ainsi les mots de notre journaliste de Torodo assimilant les séquelles esclavagistes à nos «valeurs et cultures », seraient très appréciés par l’aristocratie nobiliaire dans  plusieurs endroits du Sud Mauritanien. Au final, fidèle au moins à vos « Valeurs et Cultures » en langage mauritanien.

K.S

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