Translate

lundi 14 octobre 2013

Débats de société : voilà pourquoi le pouvoir sera toujours du côté des islamistes…



Débats de société : voilà pourquoi le pouvoir sera toujours du côté des islamistes…

Depuis les premières attaques des islamistes ou bandes de trafiquants armés selon le langage du pouvoir, jusqu’au premier kamikaze dans Nouakchott en passant par les diverses infiltrations des terroristes, le pouvoir, du moins Azizien, a joué avec un attirail : la carotte et le bâton.

Le bâton militaire armé et explosif quand il s’agissait de défendre le territoire mauritanien, rendre les coups sanglants donnés à nos soldats sans jamais aller plus loin que le retour du bâton : en un mot, le bâton comme arme défensive et non d’attaque pour donner le premier coup dans une chasse aux terroristes pour d’autres agendas que celui de la sécurité nationale stricto sensu. Attitude légitime et parfaitement défendable qui sut tirer profit du fait que la Mauritanie n’a jamais fait que se défendre, ce qui atténua la propagande terroriste qui ne pouvait pas se servir de cette réaction pour dire que la Mauritanie combattait contre les frères musulmans pour le compte de puissances occidentales.

L’état a toujours respecté cette ligne, c’est ce qui explique que jamais le pouvoir de Nouakchott n’a voulu se lancer au-delà de l’accord de principe dans une attaque conjointe pour libérer un pays voisin et si Nouakchott a été « mouillé » dans un soutien indirect sous forme de neutralité active au bénéfice régulier de forces armées impliquées dans l’instabilité de leur pays divisé et occupé par des forces islamistes,  c’était encore une fois pour protéger la Mauritanie en ne se mettant pas à dos ceux dont l’idéologie n’est pas religieuse car reposant sur un objectif territorial défendable qui pourrait se retourner contre la Mauritanie car il s’agit de forces armées opérationnelles rompues à la guérilla dans ce milieu hostile. De plus ces groupes à terme, peuvent devenir un soutien ou un tampon entre les forces islamistes, jadis alliées, manipulées par des puissances autrement plus dangereuses.

Voilà en gros la politique du bâton défensif qui a donné d’excellents résultats car la Mauritanie vit désormais tranquille même si diplomatiquement cela nous cause de sérieuses aigreurs avec différents alliés mais Nouakchott sait que ce qui rassemble dissipera à terme ce qui divise. En la matière Nouakchott a toujours fait ce qui était le mieux pour la sécurité nationale, quitte à s’allier toujours au plus fort dans le coin en espérant toujours que les autres sachent que Nouakchott n’a pas d’autre choix car c’est une alliance qui refuse de soutenir tout le monde sans faire de mal à personne. Par exemple, on a beau accuser Nouakchott de s’être rapproché de la politique algérienne dans le coin mais personne ne peut dire qu’au-delà de ce rapprochement Nouakchott ait fait quoi que ce soit contre le Maroc. Cela est valable pour toutes les configurations où le pouvoir est engagé. Il peut fâcher un camp en ne lui faisant pas plaisir sur certains dossiers mais il se garde bien de déclarer une guerre ouverte se contentant en cas de provocation de faire le dos rond en attendant l’occasion de lui faire un geste pour compenser.

Ainsi au chapitre bâton, le pouvoir gère la chose avec un succès certain pour l’instant hamdoulillah.

C’est au chapitre carotte avec les islamistes que le pouvoir commet une terrible erreur car cette politique ne fait que renforcer un islam obtus qui n’est pas de chez nous or à ce jeu politique, tout le monde perd tôt ou tard, le pouvoir et la société sauf que vu notre configuration sociale et l’articulation des forces en présence, le pouvoir présent ne risque pas d’en payer le prix car il a les moyens de se défendre et les moyens financiers de vivre librement derrière les murs des palais pour eux et leurs familles et de quoi voyager comme ils veulent pour respirer laissant le peuple mauritanien subir cette menace contre l’islam ancestral tranquille que nous connaissons.

Ainsi face à la menace «islamiste», le pouvoir n’a trouvé qu’un levier celui de renforcer un clergé naissant qui fait que certains Cheikh sont devenus maintenant des autorités entre Dieu et les mauritaniens. On l’a vu très tôt au début du pouvoir azizien avec le pouvoir donné à Dedew pour négocier le taux d’intérêt des flux financiers à payer par les célèbres banquiers récalcitrants. Le phénomène Dedew a vite échappé au pouvoir comme c’était bien prévisible car Dedew a les moyens de trouver bien d’autres financements tout en gardant un pouvoir politique sinon grandissant du moins aux aguets.

Pendant qu’on pactise en essayant de manipuler le clergé naissant, on se sert de la télévision et de la radio en croyant remplir les oreilles des mauritaniens avec l’islam tolérant et tranquille comme si les chaînes du terrorisme religieux actif ou spirituel n’étaient pas dans toutes les chaumières.

On l’a vu avec l’affaire des bouquins brûlés par Birame : Aziz a alors accueilli au palais les braillards qui disaient qu’il s’agissait de livres sacrés. Toute la machine de propagande du pouvoir fut mise en branle pour présenter l’autodafé en crime absolu contre l’islam. Birame aurait pu finir assassiné par un fanatique, n’eût été la sortie d’un cheikh inconnu jusque-là pour dire preuves à l’appui que cet autodafé n’avait rien de sacrilège. Avant lui toute la cohorte de nos oulémas ne pipa mot pour rappeler la jurisprudence en la matière comme si Birame avait raison de dire que nos oulémas depuis des lustres ont falsifié l’esprit du coran pour faire perdurer l’esclavage et tenir les h’ratines dans l’ignorance, la résignation et la culpabilité à l’idée de briser cette interprétation tronquée de l’esprit du saint coran.

On l’a vu encore dans mille campagnes honteuses voulant à tout prix lobotomiser la culture métisse des maures en voulant à tout prix les présenter comme un peuple de pur sang arabe. Pour ça, on a continué à attaquer tous les symboles de ce qui n’est pas arabe jusqu’à ne pas laisser la moindre place dans la constitution ni au hassanya parlé par la majorité du pays contrairement à l’arabe parlé par une poignée de personnes, ni au français qui est de fait la deuxième langue de travail et qui est toujours attaqué pour fanatiser le peuple arabo comme si la Mauritanie n’était pas un cadeau de la France aux peuples du coin : frontières, institutions et armée comprises.

On l’a vu à propos de la façon de gérer hypocritement l’affaire de l’alcool en Mauritanie quand on sait que la tribu de la bouteille touche tous les milieux, toutes les classes sociales jusqu’à certains généraux. Sous prétexte qu’un homme, Haidallah, s’est levé un jour pour interdire toute consommation et toute vente dans le pays, cet oracle doit interdire tout débat sur le sujet pour l’éternité. Sans parler de tous les pays frères du Maghreb-arabo-musulman qui produisent et consomment sauf la Libye, on aimerait un dialogue entre oulémas monarchistes marocains et oulémas haidalliens afin qu’on sache si les oulémas marocains monarchistes sont moins musulmans que les oulémas haidallaliens car au Maroc on produit et vend de l’alcool chez le commandeur des croyants.

En la matière comme en mille autres problèmes de société, le pouvoir s’est toujours mis du côté des islamistes croyant ainsi les amadouer alors qu’il ne fait que renforcer l’obscurantisme en fuyant le débat. On a même entendu le PM donner de l'écho de façon lamentable aux cancans de quelques frustrés obsédés par le sexe qu’ils voient apparemment à travers tous les murs car ils n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins du leur car il est de plus en plus coûteux de se marier et le chômage massif ne lève pas le voile sur des lendemains meilleurs que la propagande islamiste. Ainsi en cas de conflit entre les partisans de la Leyla Moulay, son rappeur et les gazreurs de l’islam, le pouvoir prendra le parti des islamistes car sa politique est toujours d’être du côté des plus dangereux car eux seuls peuvent faire des vagues.

Cette lâche politique de la carotte à sens unique risque d’entraîner la Mauritanie définitivement dans les ténèbres avec un pouvoir de nantis qui vivent loin du besoin et peuvent se soigner, éduquer leurs enfants, et aller à l’étranger à leur guise et un peuple jusqu’à la classe moyenne jeté en pâture aux islamistes, aux libertés muselées, aux mouroirs, à l’avenir brisé.

Cette politique de la carotte à sens unique est une de ces lâchetés de nos militaires qui fit qu’en arrivant, au-delà de quelques menaces contre les criminels à col blanc, le pouvoir a voulu dompter ses puissants ennemis du système quitte à les récompenser ensuite : en cela la révolution en Mauritanie a été volée par manque de courage militaire car face au désastre, seule une autorité courageuse armée peut faire définitivement avancer les choses or avec cette politique de la gabegie à la carte et de la carotte islamique, bientôt nous n’aurons le choix qu’entre l’éleveur perfide et l’élevé fanatisé soit les militaires «civilisés» ou les islamistes fanatisés…

D’ailleurs qui nous demande notre avis ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire