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mardi 15 octobre 2013

Affaire Noura et la charge des organisations internationales : Front Line Defender et le Rapporteur Spécial de l’ONU



Mutuma Ruteree, le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines du racisme, de la discrimination raciale et de l’intolérance qui était en visite en Mauritanie courant septembre 2013, a présenté son rapport devant la 68ème session de l’Assemblée générale de l’ONU.

Il ressort de sa déclaration que l’esclavage et la discrimination étant inextricablement « associés en Mauritanie », leurs victimes sont « les Noirs Mauritaniens que l’élite esclavagiste continue à opprimer en utilisant des justifications raciales ou culturelles ».
Mutuma Ruturee trouve que la situation de l’esclavage en Mauritanie demeure inchangée en raison du manque de volonté politique du gouvernement, et cela malgré la criminalisation des pratiques esclavagistes pour la première fois dans ce pays en 2007.
Citant les ONG et la société civile mauritanienne, le Rapporteur conclut que « la législation de 2007 criminalisant l’esclavage a été adoptée par le gouvernement à des fins de simples relations publiques pour redorer son blason et non pas par une volonté réelle de prendre les mesures contre les propriétaires d’esclaves ou d’élaborer des programmes socioéconomiques pour permettre aux esclaves de devenir auto-suffisants ».
Il a noté que si le génocide des Noirs dans les années 1990 est resté impuni, le gouvernement actuel est « engagé dans de nouvelles pratiques discriminatoires par le déni de citoyenneté à des Noirs mauritaniens, les rendant apatrides dans leur propre pays ». Il cite le recensement biométrique dont l’objectif inavoué serait « de sous-représenter la population noire pour justifier sa domination et de mettre sur pied un processus électoral qui pourrait lui permettre de continuer à s’accaparer du pouvoir politique ». D’où des barrières quasi insurmontable qui ont été érigés, selon lui, pour empêcher les franges négro-africaines et haratines de se faire recenser.
Dans un autre registre, Front Line Defender d’Irlande vient de publier un communiqué en date du 4 octobre 2013, dans lequel il condamne la répression et l’emprisonnement des militants de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) dans l’exercice de leur travail légitime et pacifique de défenseur des droits humains. La déclaration évoque les évènements du 30 septembre et ceux du 6 octobre 2013, par lesquels la police a maté le sit-in organisé par IRA à Boutilimit suite à l’affaire de la jeune présumée esclave Noura Mint Ahmed. 
Front Line Defender exige ainsi la libération immédiate et sans condition de Slama Ould Seyidi et d’Abdallahi Ould Hemdy, incarcérés à la prison de Rosso, et d’abandonner toutes les charges retenues contre eux, « car celles-ci sont uniquement motivées par leur travail légitime et pacifique en défense des droits humains » soutient le communiqué. L’organisation internationale basée à Dublin a également exhorté les autorités à « veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains en Mauritanie, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d’opérer sans restrictions ni représailles, y compris les attaques physiques et le harcèlement judiciaire ».

JOB

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