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lundi 5 août 2013

Quand Bath aborde les maths



 Quand Bath aborde les maths
Je savais que mon article sur la comparaison entre Biram Dah Abeid et Nelson Mandela allait susciter des prises de position tranchées. Au-delà des réactions bysantines ou amusées sur la signification des mots, soulevées par chez vlane, la dernière phrase de Cheikh Tijane Bathily qui cite Friedrich Nietzsche:

"le meilleur moyen de nuire à une bonne cause, c'est de la defendre intentionnellement avec des arguments malhonnêtes" , a interpellé ma conscience. Il est dit souvent que la culture du culte de la personnalité commence toujours par l'abstinence de critiquer. Qui peut empêcher un personnage public d'être montré du doigt?

L'unanimisme dont il faut se méfier, a déjà débouché sur le Stalinisme où tous ceux qui ne sont pas de" taille" disparaissent sur l'Hitlérisme intolérant parce que la "rhino cérite", cette épidémie intellectuelle qui n'avait pas été vite endiguée, se serait alors propagée.

Mr Bathily, votre démarche intellectuelle qui semble mimer la maieutique ou tout simplement l'ironie Socratique sans auréole, et qui n'aura malheureusement accouché que d'un sophisme aphoristique Nietzschéen, brouille notre traditionnel débat sociétal mauritanien et le place sur d'autres étriers on ne peu philosophiques.

Certes la configuration, le timing sont propices car l'homme s'adonne à la philosophie quand le grenier est vide, le poids du panier de la ménagère insignifiant, le moral aux talons. Du temps de l'opulence ou de ce qu'on appelle le "miracle grec", les anciens disaient: "premium vivere de inde philosophai" (vivre d'abord, philosopher après).

Mr Bathily si le temps de la philosophie chez nous en Mauritanie c'est maintenant; alors philosophons. Pour dire vrai et faire plus sérieux le prologue de votre billet a suscité en moi à première lecture une curiosité "ésthétique". Mais au fur et à mesure mon engouement a vite cedé le pas à l'allusion, je veux dire l'illusion allegorique,et qui est loin de celle très celèbre du philosophe Platon dans La Republique et dont les enseignements, 25 siècles plus tard font encore reférence.

Mr Bathily, ma vision du monde qui n'est ni manichéenne encore moins sarcastique comparée à la vôtre, m'empêche de nuire aux justes et nobles causes à savoir la lutte contre l'ésclavage, le racisme, l'exclusion. Mais en Mauritanie et surtout en cette periode mouvementée de notre Histoire, il est rare d'accorder le moindre benéfice du "doute methodique" à un beidhane qui veuille critiquer, même de manière constructive un Hartani ou un Peul sous peine de tomber dans l'escarcelle du dénigrement ou du racisme ambiant.

Ce, je ne suis pas opposé au "pourquoi" Biram , ce qui me parait dogmatique et qui de surcroit me transcende. Par contre en citoyen, je me réserve le droit de m'interroger sur le "comment" de Biram, de Bâ Mamadou Alassane, du général Aziz, d'Ahmed Ould Daddah. La question, rationnelle cette fois-ci est : comment nos politiques vont proceder pour consommer leur feuille de route, dans la sérénité et la justice sans avoir à abimer notre fragile tissu social?

Naturellement la question "comment «entre alors dans le langage magistral et épistémique de nos hommes publics, dont les projets de société se doivent de répondre à des critères objectifs, constructifs découlant de nos réalités socioculturelles.

Mr Bathily, si vous parlez comme Zarathoustra, vous serez dans la fâcheuse obligation de perdre votre stature d'homme normal, humble aimant les opprimés, les damnés. Savez-vous que ce philosophe expansif dans sa logique et qui prône l'avènement du surhomme a inspiré l'idéologie du national-socialisme dès les années"30" en Allemagne?

La victimisation des Noirs est loin d'être la préoccupation de ce genre de penseur. Et inconsciemment vous me rejoignez en citant Nietzsche, l'apologiste du "surhomme", le pourfendeur des valeurs occidentales issues de l'héritage judéo-chrétien "decadant", quand je disais que l'Homme Noir doit desormais cesser de se plaindre à chaque fois et prendre enfin son destin en main coûte que coûte, vaille que vaille. Ceci est aussi valable pour les Arabes surtout vivant en Europe et au Moyen-Orient. Beaucoup se plaignent du racisme à leur égard.

Mr Bathily on reconnait implicitement son degré d'inferiorité vis à vis de son interlocuteur lorsqu'à chaque petit regard dédaigneux on baisse les yeux ou lors de la manifestation d'une quelconque indifférence coupable. Advienne que pourra. Je suis contre cette attitude qui consiste à flatter les faibles dans leur faiblesse, faisant d'eux d'éternels dépendants comme des enfants qui ont toujours besoin de titreurs.

D'autre part Mr Bathily je reconnais qu'en Mauritanie, il y a encore de l'injustice mais n'importe qui peut en être victime, qu'il soit blanc ou noir. A titre personnel, après avoir passé un quart de siècle à servir mon pays (1979-2004) en tant qu'officier, je n'ai jamais encore récolté le moindre centime de ma retraite. Je n'en fais pas un drame car je sais qu'il y a des cas plus flagrants que le mien.

Pour finir Mr Bathily, revenons à l'homme par qui le quiproquo est arrivé et contre lequel je n'ai pas de rancune .Sachez que Biram (puisque c'est de lui qu'il s'agit) est un homme public et qu'il sera l'objet d'autant de critique. Et je ne saurais terminer sans plagier le syllogisme de Platon en ce sens que :tous les hommes sont critiquables, Biram est un homme, donc Biram est critiquable. Yougô andâ fâmou wâh...Ahân....Bathily! Nawârii.

Ely Ould Krombele

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