Translate

lundi 5 août 2013

- L’éditorial de La Nouvelle Expression : Le destin tragique d’un tortionnaire



L’éditorial de La Nouvelle Expression : Le destin tragique d’un tortionnaire
Dans les années de braises, c’est l’un des hommes qui se fait, malheureusement remarquer par l’atrocité de son verbe, ses ordres et actes. Ce tortionnaire est devenu un fifrelin, un chiffon ambulant qui essaye de survivre. Il était pourtant un homme qui décidait de la vie et de la mort de ses compagnons d’armes.

Il était l’un des exécutants, le plus zélé, dit-on. L’homme était cruel mais aussi cynique. Le rappel de son nom faisait trembler ou pleurer des hommes.

Il fut un officier supérieur sadique, entachant ses mains du sang des ses frères, ses compatriotes - sans vergogne. Il a été un militaire au physique impressionnant dans sa tenue de para… Ce fut l’un des chefs de la macabre histoire de notre pays.

Aujourd’hui, il inspire pitié. Il est entrain d’être rattrapé par l’histoire. Son destin bascule de jour en jour dans la déchéance et l’incommodité de la vie. Le monde ou son existence même à l’air d’être comme un embarras pour lui. Il est triste. Devenu crasseux dans un boubou qu’un blanchisseur n’ose pas toucher. Il est tout le contraire de ce qu’il fut, le patron, l’arrogant et le bien portant. S’il pouvait savoir il y a quelques années…

Si la Mauritanie souffre aujourd’hui à cause des agissements des gens comme lui en hypothéquant son devenir par la mise en mal de son unité et de sa cohésion, cet homme fort d’hier est réduit lui aussi à une chose. Une toute petite chose. Une chose indescriptible qui fuit le regard des hommes. Surtout le regard de ses compagnons d’armes d’hier qui ont été torturés, parce que lui, l’avait voulu ainsi. Il est à son tour torturé par la vie et son destin d’aujourd’hui est pitoyable. Sa situation confirme tout simplement l’adage qui dit que « l’homme n’est rien ». Et si seulement l’homme mauritanien le sait.

Sauf en image dans un livre, je n’ai jamais vu l’homme par le passé. On s’est rencontré et je n’ai pu le reconnaitre avant son départ. Un départ mouvementé. Car il avait l’air perdu à la découverte des autres visiteurs des lieux. Seul son ami visité (lui aussi officier supérieur) savait qui il était même si lui a semble-t-il reconnu certains soldats, désormais vigiles qui ont subi son courroux inutilement dans une époque où il était fort et redoutable.

Il n’a pu sortir de cet endroit où personne ne l’a reconnu avant son départ qu’à l’aide des acrobaties du patron du lieu qui l’a fait passer par une porte dérobée. La scène se passait dans le bureau d’un officier supérieur à la retraite, patron de l’une des sociétés de gardiennage.

La curiosité de savoir qui était cet homme et que ce qu’il voulait et surtout pourquoi ce comportement et ce physique bizarre? Mais aussi est-ce un déficient mental ? À ces questions une réponse a retenu mon attention plus que l’identité de l’homme lui-même.

Quelqu’un qui l’a reconnu en plus du patron de société avait dit : « Cet homme ne vit pas au présent, il rumine son passé d’un sanguinaire sans état d’âme. Il est de ceux qui ont terni l’image de ce pays en semant le désamour entre les citoyens de ce pays. Ce qui lui arrive aujourd’hui trouve son origine dans ce qu’il a été, il y a 23 ans ».

Et le patron des lieux d’ajouter c’est le… L’assistance, composée en grande partie d’anciens militaires, était restée coite ! Et tous ensemble ont dit : « Comment ? C’est lui ? ». Et d’ajouter, tous à l’unisson, « Non ce n’est pas possible ! ». Chacun voulait savoir que ce que lui était arrivé…

On oublie que beaucoup de sanguinaires ont mal fini et notre homme est tout simplement sur la même trajectoire. C’est la Mauritanie qui le maudit chaque jour.

Par la fenêtre, l’homme continue à raser le mur avec des pas hésitants mais rapides pour être loin de la situation désagréable qu’il venait de vivre ; il est sûr qu’au premier cri « Attrapez-le ! », il essayera de détaler en larmes (car il avait le visage larmoyant) même s’il n’a pas vraiment la force de pouvoir accélérer ses pas.

Ainsi, un système a utilisé des hommes pour des sales besognes contre d’autres hommes innocents. Il a nui à la Mauritanie. Cette Mauritanie qui n’arrive pas à se relever à cause des agissements ignobles des individus de ce genre. Triste sort pour cet homme et ses semblables. Triste sort pour la Mauritanie et pour les tenants de ce système et ses défenseurs hypocrites, sans religion.

Que Dieu garde la Mauritanie.

Camara Seydi Moussa

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire