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jeudi 15 août 2013

Le devoir de mémoire : Rosita DESTIVAL, descendants des esclaves noires dépose une plainte contre l’Etat





4  conférences de presse simultanées  en métropole et dans 3 départements d’Outre-mer ont suivi la plainte déposée par Rosita DESTIVAL descendante d’esclave contre l’Etat français le 8 janvier dernier.
C’est l’aboutissement du parcours d’une battante qui n’a eu de cesse d’aller jusqu’au bout depuis qu’elle était tombé presque par hasard  sur l’acte d’affranchissement de son aïeule. Cet acte qui a servi de preuve dans l’action engagée a été déterminante puisqu’elle a enfin donné à de longues années de combat  non seulement un visage humain (sens historique) et  mais aussi un sens juridique qui vient se substituer à une démarche politique inachevée (on notera ici une contradiction entre les propos du premier ministre et ceux du Président de la république).
Rosita s’explique sur sa démarche sur ce droit à la mémoire qu’elle revendique et qu’elle juge nécessaire  parce que dit-eelle, « il est indissociable du droit de filiation,  du droit à la parenté et à l’identité ».
Parce que « Etre esclave c’est être privé de famille, de communauté, de réseaux, de stratégie pour protéger sa famille et ses proches » Rosita et ses conseils s’inspirant de la loi Taubira votée en 2001 ont saisi la justice française aux fins de réparations des dommages causés aux esclaves par leur déportation forcée dans les plantations d’Amérique.
L’acte d’assignation porté devant la justice soulevait un triple problématique :
a La question de constitutionnalité  de la loi de réparation de 1848 : On se souvient que c’est grâce à cette loi que  les propriétaires des esclaves avaient été indemnisés en 1848 après l’abolition de l’esclavage ; la question ici était de savoir si une loi offrant la compensation aux propriétaires d’esclaves  sans prendre en charge ces derniers  peut-être constitutionnelle.
La demande de réparation ainsi formulée trouve son fondement dans la Loi Taubira voté en 2001 qui au départ prévoyait déjà  la réparation avant que cette disposition ne soit écarté à la dernière minutes.
b Sur la recevabilité du recours : c’est le Tribunal de Grande Instance pour sa compétence de principe qui a été saisi puisqu’il s’agit de liberté.
c Sur la réparation : Au-delà de la loi spéciale que constitue la loi Taubira et qui sert de fondement à la présente requête, on peut citer l’article 1382 et suivant  du Code civil qui dit en substance que  « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel ce préjudice est arrivé à le réparer » ; il faut donc un fait, un dommage et un lien de de causalité, trois éléments qui se trouvent réunis en l’espèce.
Cette démarche qui aboutit aujourdh’ui sous la houlette du CRAN a  été rendu possible grâce aux travail de fonds engagé par de nombreuses associations dont le MIR (Mouvenment international pour la réparation), l’ANC (alliance Noire citoyenne) et Corepte. Sans oublier les conseils qui par leur compétences ont donné le sens juridique et de nombreux sympathisant qui dans l’ombre soutiennent cette cause.
Guy Samuel Nyoumsi

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