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samedi 31 août 2013

DÉCLARATION CONTRE LES CONDITIONS D’ENRÔLEMENT


 
L’ORGANISATION DES TRAVAILLEURS MAURITANIENS DE FRANCE (OTMF) ET LA DIASPORA.


 DÉCLARATION CONTRE LES CONDITIONS D’ENRÔLEMENT

Le gouvernement mauritanien a entrepris depuis 2012 un recensement (ou enrôlement) de sa population. Dans son principe, celui-ci n’est pas contestable puisqu’il s’agit d’un instrument de politique publique qui vise notamment à assurer la fiabilité de l’Etat civil dans notre pays.
Toutefois dès le début de l’enrôlement, nous avons constaté que ce dernier a été systématiquement utilisé à des fins politiques tendant à écarter notamment la population noire de Mauritanie, toute tendance confondue, en la mettant en position de présumé étranger dans son propre pays. C’est ce qui explique les violentes contestations ayant eu lieu en Mauritanie faisant des victimes en particulier des enfants dont un jeune du nom de LAMINE
MANGANE SAUVAGEMENT ABATTU PAR DES POLICIERS DE NOTRE PAYS.
Nous nous inclinons devant sa dépouille et celles des martyres de la barbarie en demandant que justice soit faite pour la stabilité et la sauvegarde des acquis sociaux de notre cher pays.
C’est dans ce contexte particulièrement lourd qu’une commission de recensement a été créée en France. Cette commission logée dans les locaux de l’Ambassade de Mauritanie a commencé ses opérations d’enrôlement. Mais elles se sont révélées humiliantes, juridiquement contestables et politiquement condamnables.
En France, en Europe, aux Etats-Unis et partout dans le Monde, les conditions de l’enrôlement sont contestables car elles conduisent à une discrimination envers les mauritaniens noirs sans exception.
En effet, cette commission oblige tout mauritanien et toute famille mauritanienne venant de tout le territoire français et d’Europe à se confiner et patienter dès 5 heures du matin, sans la garantie d’être recensée ce jour puisque seule une cinquantaine de personnes ne sera retenue par jour ouvrable. Les citoyens non reçus sont renvoyés chez eux sans explications. Le manque d’organisation et d’informations claires de la part de l’Ambassade exaspèrent les ressortissants mauritaniens. De plus, l’exaspération grandissante et les longues files d’attente dans la rue de l’Ambassade (rue Montevideo, Paris) sont les conséquences de l’amateurisme et du manque de professionnalisme doublé d’une absence de civisme envers ses compatriotes mauritaniens. A l’opposé, nous constatons que d’autres ressortissants mauritaniens sont exemptés du temps d’attente sous prétexte de leur faciès et de leur affiliation aux autorités mauritaniennes ce qui est inadmissible pour notre Mauritanie qui se veut démocratique.
Aujourd’hui, les fonctionnaires de l’Ambassade persistent à appliquer leur méthode anti-démocratique et raciste en ne respectant aucune des recommandations du Président de la
République de Mauritanie émises lors de la rencontre entre le Président, l’Ambassadeur et les ressortissants mauritaniens d’Europe (mais qui gouverne la Mauritanie ? le Président ou
… ?)
Ensuite, les conditions exigées aux mauritaniens de France et d’Europe ne sont pas acceptables parce que ladite Commission exige pour procéder à l’enrôlement, que le candidat soit en possession d’une carte de séjour établie par les autorités françaises. Or nous considérons que le citoyen en possession d’un passeport, d’une pièce d’identité ou même d’une copie intégrale établie valablement par des autorités mauritaniennes compétentes doit pouvoir se faire recenser d’autant plus que ce dernier se déroule dans l’enceinte de l’Ambassade de la Mauritanie. La question est de savoir : comment un pays qui, pour justifier de la véracité des documents qu’il a lui-même établis, doit demander le titre de séjour d’un pays étranger ? Ce qui nous permet aujourd’hui de nous poser de sérieuses questions sur l’indépendance de notre administration nationale.

L’exigence de la carte de séjour a en effet pour conséquence d’écarter du recensement de catégories entières de mauritaniens :
a- Les mauritaniens dont les titres de séjour sont en cours de renouvellement, qui ne pourront les retirer faute de pouvoir présenter le nouveau passeport et qu’ils ne pourront avoir faute d’avoir été recensés ;
b- Les mauritaniens qui sont en cours de régularisation de leurs situations, qui ne pourront avoir leurs titres de séjours que s’ils présentent un passeport biométrique mais qu’ils ne pourront pas obtenir faute d’avoir été recensé ;
c- Les mauritaniens qui n’ont pas de titres de séjour mais disposant de pièces d’identité valablement établies par les autorités mauritaniennes.
Nous constatons avec regret qu’aussi bien en Mauritanie qu’ici, ce recensement
vise à écarter le maximum de mauritaniens noirs du registre de l’Etat civil donc à terme, de nous priver de la nationalité mauritanienne pour devenir malgré nous des apatrides et à terme des clandestins.
Dernièrement, pour s’enrichir sur le dos des mauritaniens ressortissants en
Europe, la trouvaille de l’Ambassade est de nous facturer le passeport biométrique à plus de 300 euros qui nous sera délivré en quelques jours. Mais les mauritaniens qui ne peuvent débourser plus de 312 euros par personne peuvent régler le tarif habituel de 93,75 euros par personne mais devront patienter plusieurs mois pour pouvoir retirer son passeport.
Ceci est une arnaque honteuse par rapport à la déontologie et au rôle que doit jouer une administration digne de ce nom. Nous ne sommes et ne serons jamais d’accord.
Forts de ce constat, Nous, Diaspora mauritanienne en France et l’Organisation des Travailleurs Mauritaniens en France :
- Exigeons la suppression immédiate et sans délais, de la carte de séjour pour tous les mauritaniens en France,
- Demandons à notre Ambassade de prendre des mesures immédiates pour assurer l’enrôlement dans des conditions acceptables qui respectent la dignité des mauritaniens en
France.
- Dénonçons avec force et conviction le caractère discriminatoire et épuratoire de ce recensement et qu’il soit mis fin sans délai à cette situation avant qu’elle ne devienne incontrôlable.
- Exigeons l’égalité du délai d’attente quelque soit le tarif,
- Informons le Ministère de l’Intérieur français des risques éventuels de désordre public qui pourraient être provoqués par le comportement des Autorités Mauritaniennes à
Paris.
- Attirons l’attention de la communauté internationale en particulier l’Union
Européenne, de la volonté du Gouvernement mauritanien de nous priver de notre droit en tant que citoyen mauritanien.
- Enfin, nous lançons un appel solennel à toutes les forces vives de la nation, aux amis et sympathisants, aux organisations syndicales et de défenses des droits l’Homme de se mobiliser afin de mettre fin à cette situation humainement, juridiquement et politiquement inacceptable.
Ps : pour se recenser et voter, il faut le passeport biométrique ou carte d’identité biométrique, il faut donc s’enrôler. Mais comment voulez-vous qu’on se recense si on n’est pas enrôler ? A vous de juger.
Paris, le 31 Août 2013,
OTMF ET DIASPORA MAURITANIENNE DE FRANCE

 






 
 


















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Août 2013

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