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lundi 5 août 2013

Circulaires et approche du président Moktar Ould Daddah de 1957 à 1978, quel effet sur les pratiques de l’esclavage en Mauritanie?





Les pratiques de l’esclavage ont la peau dure avant même la proclamation de l’indépendance de la république islamique de Mauritanie. Ce qui rend vraiment  la lutte contre l’esclavage complexe, c’est le fait même chez certains noirs issus de ladite « féodalité », étaient contre l’égalité en droit et devoir entre noirs. Depuis 1966, ils se sont attelés à dénoncer seulement le racisme, pas un mot sur l’esclavage qui était très ancré dans les mentalités  d’un certain milieu noir jusqu’à nos jours. Chez les maures, je vous laisse apprécier le plaidoyer de Feu Louis Hankarin paix à son âme, un résistant stoïque anticolonialiste farouche, un Béninois déporté vers la Mauritanie par les colons français qui est toujours d’actualité. A la lecture de son texte, on dirait qu’il l’a écrit de nos jours, rien n’a vraiment changé dans le comportement de certains maures maitres d’esclaves, l’état mauritanien continue sa politique négationniste, de sourd muet  face au drame que subissent les victimes de l’esclavage comme au temps de Moktar Ould Daddah. Les lois sont édictées mais jamais appliquées au grand dam des militants abolitionnistes. Aucune volonté de combattre le fléau, on se contente encore et encore de cracher sur le monde que la Mauritanie a adopté des lois interdisant l’esclavage point.





 «Les Maures répugnent à tout travail. Quiconque se sert de ses mains, tout travailleur, tout ouvrier, est pour eux un être inférieur, méprisable et sans valeur. Ce préjugé barbare, absurde, ce sot orgueil fait leur paresse, leur imprévoyance, leur malheur et la suprématie à laquelle ils prétendent sur les travailleurs qui sont cependant l'épine dorsale, la moelle épinière du pays. Tout Maure se considère comme aristocrate créé par Allah pour vivre aux dépens des autres. Aussi les travaux industriels et culturaux sont-ils exécutés : par les autochtones, les naturels du pays que l'on désigne sous le nom générique de malem : ce sont les forgerons, les bijoutiers, les cordonniers, les tanneurs, etc. 2° par les haratines, esclaves noirs provenant, pour la plupart, du Soudan. En vertu du préjugé néfaste ci-dessus, les malems forment une caste méprisable, et si méprisée, qu'aucun des leurs ne peut contracter mariage avec leurs congénères de la classe dite aristocratique. Ce mépris est plus accentué, plus caractérisé pour les Noirs captifs. Ceux-ci occupent dans l'échelle sociale, aux yeux des Maures, le même rang que les animaux domestiques. » Lien de la lettre de Louis Hankarin: http://haratine.blogspot.fr/2011/06/lesclavage-en-mauritanie-par-louis.html



Moktar Ould Daddah s’adresse à son gouvernement de l’époque.



L’élimination radicale de l’exploitation de l’homme par l’homme. Par le retour à l’Islam authentique, il sera mis fin à l’oppression culturelle et spirituelle, à l’inégalité dans le travail et en conséquence  « tout travail non rémunéré, non contractuel, non garanti, qu’il s’agisse de domesticité, de métayage ou de gardiennage de troupeaux, doit être éliminé.



La République assure à tous les citoyens, sans distinction de race, de religion ou de condition sociale, l’égalité devant la loi ”.



De même, le Code pénal actuellement en vigueur en République Islamique de Mauritanie réprime, sous des qualifications tantôt correctionnelles, tantôt criminelles, toute atteinte à la liberté d’autrui ainsi que tout acte de brutalité et de menace.



En particulier, toutes les conventions ayant pour objet d’aliéner la liberté d’une personne, sont réprimées par ce Code.



Or, j’apprends que certaines personnes présentent souvent aux autorités cette question « serviteur » sous des aspects divers et artificiels. Les cas suivants seraient les plus fréquents : parfois, il s’agit d’un « maître » qui s’approprie les bien de son « serviteur », sous le fallacieux prétexte que celui-ci, lui-même objet de propriété, ne pourrait rien posséder qui n’appartienne à « son patron »,tantôt, le « maître » tente d’empêcher le mariage de ses « serviteurs » si son consentement n’est pas demandé au préalable, tantôt, il s’agit d’un « maître » qui cherche vainement à rétablir son autorité sur ses prétendus serviteurs en « fuite » et il invoque à leur encontre de prétendues « créances » s’il ne les accuse pas, devant la juridiction répressive, de détournement ou de vol, tantôt enfin, il s’agit de conventions passées effectivement et ayant pour cause ou pour objet d’attribuer à une ou à plusieurs personnes la propriété totale ou partielle d’un prétendu « serviteur », d’une prétendue « servante » ou de leurs enfants.



Toutes ces pratiques sont anachroniques et nuisent au renom et à la réputation de notre pays et ne sont en tout cas conformes ni à notre droit interne, ni au droit international.

En conséquence, je vous demande de bien vouloir y mettre fin et de vous abstenir dorénavant de tout ce qui peut en permettre le retour direct ou indirect. »








Diko Hanoune

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