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mardi 16 avril 2013

La révision des livres dits malékite sur l’esclavage : Tawassoul rejoint IRA

De plus en plus, la vision posée par l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) par rapport à la jurisprudence des livres de la « version falsifiée du rite malékite » comme aime à le souligner le président du mouvement, Birame Ould Dah Ould Abeid, semble s’imposer sur la scène nationale. Lors d’une conférence qu’il vient d’animer, le président du parti Tawassoul, Mohamed Jemil Mansour vient en effet d’appeler à libérer le Fiqh du figisme dans lequel certains le confinent, pour débarrasser l’esclavage de ce carcan religieux dans lequel il a été injustement enfermé des siècles durant.
L’influence du mouvement antiesclavagiste IRA sur le microcosme politique, social et même religieux se confirme ainsi de jour en jour. Après avoir forcé l’Etat mauritanien à appliquer la loi de 2007 sur l’esclavage et permis, pour la première fois dans l’histoire de l’esclavage en Mauritanie, l’emprisonnement de maîtres esclavagistes, IRA est incontestablement le principal instigateur de l’Agence nouvellement créée pour la lutte contre les séquelles de l’esclavage. L’activisme d’IRA sur le terrain de la dénonciation et de la contestation avait fini par exaspérer le pouvoir au point de l’amener à chercher une solution radicale pour en finir avec ce fléau, et en même temps, en finir avec Birame et ses amis, croit-on en haut lieu.
Mais IRA est en train de remporter une autre bataille, décisive celle-là, car portant sur l’idéologie religieuse qui a jusque-là fondé les pratiques esclavagistes en Mauritanie. Il s’agit de ce Fiqh figé que le président du parti islamiste Mohamed Gemal Mansour vient de dénoncer dans une conférence animée sur le thème : « la Charia et la liberté ». Le leader d Tawassoul a en effet invité ses militants à lutter contre l’esclavage par le biais d’un discours islamique clairement opposé à ce fléau, car l’Islam est une religion de liberté et non d’asservissement, selon lui. Et d’ajouter qu’il n’y a aucune contradiction entre la Charia et la Liberté, toute interprétation autre étant une grossière erreur, notera-t-il en substance. Il citera à ce titre plusieurs exemples tirés de la vie du Prophète (PSL) et de ses compagnons qui démontrent que l’esclavage a toujours été honni par l’Islam. Après avoir décrit les places de choix que les anciens esclaves avaient occupé dans la société arabe musulmane, il a cité les nombreux procédés par lesquels la Sainte religion est passée pour dessécher les sources de l’esclavage, tout en ouvrant les voix de la liberté.
En Mauritanie, dira-t-il, l’esclavage a été le fait de conflits de races et de classes, soulignant que certains l’ont adopté comme mode immuable alors que d’autres l’ont rejeté. Et de rappeler les écrits et les déclarations d’Ulémas mauritaniens qui avaient considéré comme illicite le commerce des esclaves, niant le caractère licite de cette possession. Ahmed Baba El Tomboucti est l’un des précurseurs de cette pensée.
En admettant ce fait, Tawassoul rejoint quelque part l’anathème que Birame Ould Dah Ould Abeid avait jeté sur les livres du « Code noir esclavagiste » en vigueur en Mauritanie et dont l’autodafé de Riadh en mars 2012 avait constitué l’image la plus illustrative.
Cheikh Aïdara 
Source: Authentique-Mauritanie 

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