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lundi 4 février 2013

Je pleure mon université.

Je pleure mon université.
Pas à la hauteur, ni aux normes, mon université tenait un nom honorable, du moins pour les jeunes comme moi, ceux qui n'ont d'autres refuges que la "respectueuse" université de Nouakchott.

Il est vrai qu'elle a longtemps souffert du laisser-aller qui a failli lui coûter sa reconnaissance, mais grâce au Seigneur elle a pu retrouver son chemin et maintenir le minimum de respect que mérite un si ancien bastion du savoir.

Elle fit alors de modestes pas vers, ce que le monde appelle, progrès; elle instaura un nouveau système, lança de nouvelles filières et se tint à un mince fil d'espoir malgré son classement, encore très arriéré.

Ayant la totale confiance que tout changera un jour et que tout est bien aujourd'hui par rapport à la situation d'antan, je suis fier d'être étudiant à l'université de Nouakchott ou plutôt en était fier avant cette matinée d'un mardi de janvier où, à ma grande surprise, je trouvai une tente installée dans la cour du rectorat de mon université; une tente sous laquelle jouait de la musique une bande de gamins "grévistes". Ils le faisaient avec toute la joie et la fierté du monde, mais aussi avec une inconscience totale.

Ils chantaient des vers injuriant le recteur, tout en ignorant que c'est toute la science et toute la nation qu'ils injurient. Ils qualifiaient leur acte de sit in, ce qui est encore beaucoup plus vexant: l'élite de ma nation ne sait pas à quoi ressemble un sit in responsable, l'élite de ma nation s'insulte, l'élite de ma nation piétine le prestige de mon université.

C'est l'occasion pour moi d'en appeler à la raison tous mes amis de l'université afin de sauver notre noble institution du noir dessein que semble lui préparer une poignée d'extrémistes.

Moctar Ould Mohamed Fadel
Chargé de communication de l'UGEM
deddah@hotmail.com

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