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dimanche 27 janvier 2013

Un député français de la majorité accuse le président Mauritanien d’être un parrain du trafic de drogue.

Le député EELV Noël Mamère. Crédit photo AFP/Joel SagetInvité de l’émission 28 minutes diffusée sur la chaine franco-allemande Arte lundi 21 janvier 2013, M. Noël Mamère, député Europe Ecologie Les Verts, un parti membre de la majorité présidentielle en France, a porté des accusations d’une extrême gravité sur le président mauritanien.
Le député écologiste a d’abord expliqué l’intervention militaire française au Sahel par le fait que « la région [du nord Mali] regorge de gaz et de pétrole, qu’il ya déjà un certain nombre de sociétés qui se nomment Total, ENI, société italienne et une filiale de la société algérienne SONATRACH qui ont déjà dépensé 100 millions de dollars pour des études et des forages ». Cette sortie est alors contrée par le journaliste Renaud Dély qui rappelle que même en retirant les sociétés étrangères, les terroristes demeureraient. C’est alors que le député Europe Ecologie Les Verts sort une accusation aussi grave qu’inattendue : « Est-ce que vous imaginez que les Jihadistes vont disparaitre et qu’ils ne vont pas se refugier … en Mauritanie où il y a un président qui est le parrain d’un trafic de drogue par exemple ? »

Le député français - que la rédaction de KASSATAYA a essayé de joindre en vain- n’a pas donné plus d’éléments sur ses propos. Il faut noter qu’en juin 2011, la Mauritanie avait envoyé ses troupes combattre les terroristes jusqu’en territoire malien, avec notamment le bombardement de la forêt de Ouagadou occupée alors par AQMI.
Lors de la même émission, le député Noël Mamère qui fut candidat des Verts à l’élection présidentielle de 2002 a réaffirmé sa position contre l’intervention militaire française au Mali. Dans une déclaration publiée dans le journal Le monde en date du 15 janvier 2013, M. Mamère qualifiait  le président malien de « marionnette des militaires… qui s’apprêtaient à le déposer dans la semaine ». Cette armée malienne qui serait, toujours selon M. Mamère, « une armée de traîne-savate, c'est une armée de familles qui n'a pas envie de voir leurs cousins se faire descendre dans le nord du Mali.» Le président algérien Abdel Aziz Bouteflika ne trouve pas non plus grâce aux yeux du député français qui l’a qualifié, lors de l’émission télévisée, de « Pervez Musharaf », évocation des relations de soumission aux USA que trainait l’ancien président pakistanais.
Qu’est-ce qui peut donc justifier cette irritation de l’élu des Verts ? Outre la réputation de franc-tireur que traine M. Mamère, sa position épouse celle de son parti Europe Ecologie Les Verts qui s’oppose à l’intervention militaire française au nom de la lutte contre la Françafrique. Dans le journal Le Monde du 15 janvier 2013, M. Mamère disait assumer « « d’être une voix discordante parce que je défends les idées que promeuvent les écologistes depuis longtemps. Nous avons toujours combattu la ‘Françafrique’. Les gouvernements de droite ou de gauche qui se sont succédé n’ont fait qu’aider des dictateurs, des spoliateurs et des corrompus. Nous en payons le prix fort aujourd’hui avec cette intervention militaire ». Monsieur Mamère ne dit pas s’il souhaite remplacer la « françafrique » et ses rapports de domination  par des rapports d’un autre genre, basés sur le mépris des chefs d’Etat africains au nom de l’amitié et de l’égalité.
Pour rappel, le parti de M. Noël Mamère compte deux ministres dans le gouvernement de Jean-Marc Héraut. Il s’agit de Mme Cécile Duflot, (au Logement) et de Pascal Canfin (au Développement).

Abdoulaye DIAGANA/source Kassataya.
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