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dimanche 20 janvier 2013

Mauritanie: AFD International dénonce les dénis de droit en République Islamique de Mauritanie



esclavage

Le lundi 3 décembre 2012, monsieur Biram Dah Abeid, président de l'association IRA Mauritanie (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste), était à Bruxelles capitale de l'Europe. Son voyage avait pour but de rencontrer des députés membres du Parlement européen et des ONG de droits de l'Homme. C'est à cette occasion, que les membres du département MENA en charge de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient, au sein de l’AFD International, ont entendu monsieur Biram Dah Abeid durant plusieurs heures. Les faits rapportés par son organisation sont extrêmement graves: détentions arbitraires, interdiction de manifester, coups et blessures à l’encontre de manifestants pacifiques, tortures, esclavagisme. Ce que nous avons pu entendre lors de cette entrevue, correspond malheureusement à toutes les informations que nous avions reçues de nos sources locales ainsi qu’à tous les rapports déjà établis par d'autres organisations nationales et internationales. Il est indéniable que monsieur Biram Dah Abeid et ses collègues sont victimes de dénis de justice, de procès inéquitable et que la cause de leurs déboires avec la justice ne peut être autre que leur implication dans la défense des droits de l'homme dans leur pays.Parmi les points discutés, les traitements inhumains à l'encontre d'une grande partie de la population ont également été abordés. En effet, ce pays qui a aboli officiellement l'esclavagisme en 1981, a dû voter une loi en 2007 sous la pression de la communauté internationale. A ce jour nous constatons qu'une grande partie de la société (près de 55%) sont encore victimes de pratiques héritées du Moyen-Age. Aucune plainte contre les personnes dénoncées pour pratique esclavagiste n'est considérée sérieusement par la justice. Les victimes parlent de dénis graves au niveau de leur droits: humains, fonciers, religieux, matrimoniales, sociales. Des enfants, femmes et hommes sont vendus, maltraités, dénigrés par leurs concitoyens. Un système de caste est entretenu et les autorités ne font rien pour changer la situation. AFD international considère que la situation des militants des droits de l'homme en République Islamique de Mauritanie est très inquiétante, et appelle les autorités à lever toutes les charges contre l'ensemble des militants et des opposants politiques de ce pays. De plus, nous rappelons aux autorités de ce pays que la constitution de la République Islamique de Mauritanie, amendée en 2007, octroie entre autre à tous les citoyens le droit : d'expression, d'opinion, de se réunir, de créer une association, d'avoir un procès équitable, l'inviolabilité de la personne humaine et de son domicile. Que l'Etat mauritanien a amendé toutes les conventions internationales en rapport avec les droits humains et que ces engagements doivent se traduire sur le terrain.D'autres parts, nous appelons ces mêmes responsables d’être extrêmement stricte vis-à-vis du comportement d’une frange de la population qui profitent de sa position sociale pour dénigrer leurs concitoyens. Nous pensons qu’un travail d’éducation doit être entrepris auprès de la population et des acteurs de la société civile pour les conscientiser du non fondé de ces pratiques.Cette situation est assez grave pour qu’AFD International continue à suivre de très près la situation en République Islamique de Mauritanie.

Bruxelles le, 19 janvier 2013
AFD International
Département MENA
Bruxelles, Belgique
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