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samedi 29 décembre 2012

Le respect du citoyen avant tout !

Aziz et Sidi


Cette expression " L'Etat doit servir et on ne doit  pas s'en servir"  devrait être inscrite partout dans les services publics et les écoles qui forment les futurs cadres de notre pays. Ceux-là qui perdent toutes les valeurs républicaines une fois aux prises avec la fonction publique ou une responsabilité.  S’ils ne détournent pas les deniers publics, ils ordonnent à ce que le petit peuple soit tancé et sauvagement réprimandé. Dans ce pays, tout le monde utilise le bâton contre le peuple.

"L'ancien président démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, serrant la main de l'ancien général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui l'enlèvera du pouvoir par un coup d'état" source:
L’année dernière, c’est  Ould Nini, le ministre des affaires islamiques et de l’enseignement originel, sensé prêcher les bonnes mœurs, qui avait ordonné la répression des étudiantes par des policiers sans aucune vergogne. Avait-il oublié qu’il est à la tête d’un département dans lequel on met en avant uniquement la Parole de Dieu ? Le Ministre de l’intérieur et de la décentralisation Mohamed Ould Boilil envoya les leaders du Syndicat National des Etudiants mauritaniens (SNEM) en prison après les avoir traités de « petits sauvageons ». 
Lorsque Biram Dah Abeid, Président de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) avait incendié des livres du rite malikite, le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz  s’était emporté avec la horde des fanatiques venue demander la pendaison de ce dernier. La même soirée, il ordonna une brigade de la police de pénétrer le domicile de Biram sans aucun mandat d’arrêt valable. Les voisins de Biram seront privés de l’électricité avant d’être violemment étouffés par les grenades lacrymogènes. Puis le leader abolitionniste sera humilié devant sa femme et ses enfants pour avoir incendié des livres contenant des passages dignes d’une jurisprudence dépassée. Il sera envoyé avec six autres de ses camarades en prison de Dar Naim. Pour l’appareil judiciaire, Biram est innocent. Mais,  la conscience collective nationale  a découvert un Président de la République coupable de diffamation.
Aujourd’hui, c’est le ministre de l’enseignement secondaire qui a décidé d’humilier les formateurs des hommes de demain. En effet, quelle que soit la légitimité ou non des revendications des enseignants  du SIPES aux yeux du Ministre de la tutelle, un Etat qui emprisonne ses enseignants, a atteint un degré de déviance lamentable. Autrement dit, un Etat au bout de la dérive.   
Ce qui nous amène à dire sans risque de se tromper, le système de l'Etat mauritanien est assez répressif et coercitif. Que cette répression  se dirige contre les franges traditionnellement opprimées, ou contre des individualités, les mobiles d’agissements demeurent les mêmes. Depuis toujours, l'Etat, au lieu de protéger le citoyen, le broie à tous niveaux. L’économie, n’en parlons pas, elle est réservée à certains milieux affairistes ou pilleurs des fonds publics. Sa part n’est autre que des miettes subventionnelles. Sa place politique ne compte que lorsque les urnes sont convoquées. Un citoyen-carte, ça n’existe qu’en Mauritanie. Un citoyen politiquement marginalisé. 
Venons-en au respect de sa dignité humaine tant violée depuis des lustres.  Psychologiquement, le citoyen est soumis à la pression dans le but de le museler.  En effet, celui qui milite pour le respect de ses droits risque tous les dangers possibles. Entre un misérable conditionnement et la mort, un difficile choix s’impose. La prison constitue un séjour de "bannissement" juridique, culturel et moral. A l’exception de certaines personnalités, les anciens prisonniers d'opinion disparaissent et s'éclipsent définitivement sur le terrain de la lutte. Car, après avoir assez subi l'humiliation, ils sont dépouillés des codes de l'honneur par les cercles claniques. Finalement, ils préfèrent se ranger dans le camp des observateurs et d'autres s’obligent à s'exiler. Où sont les exilés des années de l'acharnement contre les noirs (66-87-89-90), les militants des droits de l'homme dans les années 90 jusqu'à 2005 ?  
La pression de l'Etat  remonte dans les sphères familiales et plane sur la conscience de tout le monde. Pressions sur les parents à ce que "l'enfant de la bonne famille" cesse de sortir dans la rue, et avale sa langue d’un fils rebellé contre les dirigeants d’une telle tribu.  Et aussi la pression des "faux-vertueux" (notables, hommes politiques de la droite, représentants de la société civile, oulémas du système) envoyés pour des conciliabules. Mais la plus injuste se traduit par la pression au sein de la fonction publique (pour un soldat : stagnation de son grade et privation de sa promotion… pour un autre, le gel des salaires).

C'est ainsi qu'il faut peut-être trouver l'esprit indolent et réticent de certains de nos compatriotes à se décider pour la lutte pour le respect de leurs propres droits. Pourquoi les citoyens mauritaniens ne s'organisent-ils pas dans un seul mouvement fédérateur afin d’en finir avec cet ordre social imposé? L'esprit de la division grandissant est imposé. Donc, le rassemblement pour des idéaux consensuels est bel et bien possible. En dehors de la distinction ethnique et de la ségrégation raciale, les jeunes peuvent réussir à imposer une rupture.
La convergence des principes permettra en effet de combattre la scission et la démarcation qui nous minent depuis les années 60. Jeunes, battez-vous  pour faire prévaloir  des idéaux citoyens et  éloignez-vous de l'imposition des idéologies et des doctrines ségrégationnistes. Le combat du siècle est celui du sacrifice pour  l'égalité devant les droits et l'exigence du respect des obligations citoyennes. La reconquête de notre destin passe par une rupture sans attendre.

Les générations précédentes ont passé le clair de leur temps à s'invectiver, une partie en exhibant leur égo, et l’autre, en n’affichant leur mépris à la place de répondre aux revendications légitimes, alors qu'il fallait bâtir une nation digne de ce nom. Au final, les détenteurs du pouvoir -comme c'est un combat de rapport des forces- ont imposé un ordre tribal pour asseoir une hégémonie titanesque. Les tribus se sont passées le pouvoir et la dérive a pris le dessus sur le bon sens.
L'unité des bonnes consciences et des bonnes volontés est plus que jamais nécessaire. Un maure est aussi coupable par silence qu'un hartani est victime dans la mesure où il est tenu à surveiller les chameaux de son maître esclavagiste. Un autre noir (Peul, soninké ou wolof) est victime lorsqu'il subit le racisme et l'exclusion, mais hautement  coupable lorsqu'il avance que tout maure est raciste.

Par cette injustice, il insulte l'humanisme citoyen et exemplaire établi par le feu Habib Ould Mahfoud. Il insulte les plumes phares contemporaines qui dénoncent le racisme d’Etat et les discriminations. Il piétine la volonté des humanitaires qui sillonnent la vallée chez les pauvres réfugiés. Il adresse une mauvaise parole à la volonté du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Ce mensonge doit être combattu sur tous les fronts. On ne répond pas le racisme arbitraire par le racisme aveugle. Nous sommes en face d'un système tenu par un groupe. Il faut ensemble le détruire, sinon c'est le peuple qui le sera.
L'emprisonnement aujourd'hui des enseignants, comme le furent les auteurs du manifeste des 19 est assez évocateur de la dérive de nos dirigeants. Un ministre qui ne parvient pas à assurer ses fonctions gagnerait en honneur en rendant le tablier. La compétence n’est pas seulement l’apanage d’un groupe. Par ailleurs, un président qui se revendique patriote et fédérateur ne doit pas mépriser le peuple. Une armée qui se veut respectueuse doit s'occuper des frontières et non s'impliquer de la politique. 
Bâ Sileye...
sileye87@gmail.com
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