Translate

mercredi 26 décembre 2012

Coup d’Etat et esclavage : La Mauritanie resserre l’étau juridique


Les putschs et l'esclavage ont encore de beaux jours devant eux.JPG
La Mauritanie vient de renforcer ses dispositifs juridiques en élevant les coups d’Etat au rang de crime d’Etat et l’esclavage comme un crime contre l’humanité.Dans ce cadre, deux projets de loi ont été adoptés par le Sénat : l’un pour garantir l’alternance par les urnes et mettre fin aux modes de prise du pouvoir par la force, l’autre pour la protection des libertés et de la dignité humaine.Si dans le cas de la répression et de la criminalisation de l’esclavage une loi avait déjà été promulguée pour abolir cette pratique depuis 1980 en plus de dispositifs plus draconiens complétant cette volonté politique en 2006 sous le magistrature de Sidi Ould Cheikh Abdallahi , cela n’a pas permis aux anciens esclaves de voir le bout du tunnel.
Plusieurs fois les organisations de lutte contre l’esclavage comme SOS-Esclave, IRA ont présenté à l’opinion des cas avérés. La justice se contente à chaque fois de trouver un moyen d’annuler les procédures engagées contres les présumés auteurs. La Mauritanie a été sur la ligne de mire des pays qui continuent de pratiquer un phénomène archaïque inhumain et dégradant. Mais elle se défend par la création de structures de lutte contre la pauvreté et un programme de réinsertion des anciennes victimes de l’esclavage. Le gouvernement a toujours refusé de considérer que l’esclavage existe en Mauritanie. Il se réfugie derrière l’existence des séquelles au cas où il veut soigner son image de marque. Tout récemment la Mauritanie a été portée aux hautes instances du conseil des droits de l’homme des nations –unies où elle occupe le poste de la vice-présidence. Une ascension qui a d’ailleurs indigné les Ongs de défense de droits de l’homme nationales et internationales dont Human Rights Watch. L’adoption de ce nouveau projet de loi est –elle une occasion que veut saisir la Mauritanie pour contrecarrer l’action des activistes des droits de l’homme qui exercent une force pression sur le régime en place. Ces défenseurs des droits humains considèrent que ce n’est là qu’un « machin » politique utilisé par le pouvoir pour vendre son image auprès des bailleurs de fonds. Il y a encore un décalage entre l’adoption de dispositifs juridiques et leur application réelle. L’esclavage existe sous toutes ses formes affirment des chercheurs avertis sur cette question. Elle se présente comme une aliénation du sujet à son maître par une forte dépendance économique, la traite des enfants, le travail domestique etc. sous sa forme classique elle est encore pratiquée dans le plus grand silence dans les endroits reculés du pays par des familles conservatrices qui en font une question d’héritage séculaire.
Dissuader les putschistes !
Au sujet de loi criminalisant les coups d’Etat, le projet de loi stipule dans son article 1 que » les élections justes et transparentes sont le meilleur gage d'alternance pacifique au pouvoir tel que l'indique la constitution de 1991 et dans son deuxième article que les coups d'Etat et autres formes de changements anticonstitutionnels sont des crimes. » Le pouvoir veut sans doute se prémunir d’éventuelles velléités de renversement d’un régime démocratique et fermer la porte à cette voie . cette disposition résulte selon le gouvernement des résultats du dialogue politiques entre la majorité et l’opposition soutenant pouvoir actuel. Reste à savoir si cela pourrait être un rempart contre les révolutions du palais. Rien n’est moins sûr !

Amadou Diaara

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire