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dimanche 25 novembre 2012

Note d‘information sur la caravane de commémoration des martyrs de Sorimalé



INITIATIVE POUR LA RÉSURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE

Note d‘information sur la caravane de commémoration des martyrs de Sorimalé
Le mouvement abolitionniste IRA Mauritanie  a tenu sa promesse d’organiser et mener une caravane de commémoration des martyrs de Sorimalé. Dans cette localité du sud de la Mauritanie, des exécutions extrajudiciaires ont été planifiées par l’armée mauritanienne, entre 1989 et 1991, contre des membres de la population négro-africaine.
La population noire, vivant majoritairement  sur les bords du fleuve Sénégal, a été l’objet d’un génocide, d’une extermination sans précédant, traduit par l’élimination physique, la torture, la déportation forcées et l’expropriation.  Sur tout le territoire mauritanien, les citoyens de la communauté noire de Mauritanie sans exception, qu’ils soient civils, militaires, policiers  ou gendarmes ont subit toute sorte de violence et de racisme: viols des femmes, torture dans les prisons,  humiliations,  expatriation forcée, refus des documents  d’Etat civil, assassinats et enterrements dans des fosses communes.
Selon les témoignages des villageois, des dizaines des leurs ont été froidement assassinés par les militaires pendant ces années de braise  (1989 et 1991) dans les localités de Sorimalé, Wothy, EL-Azlat, Mbagne, Wending, … ect. Jusqu’aujourd’hui, aucune enquête n’a été faite pour déterminer les responsabilités. Au contraire, l’Etat Mauritanien, en se souciant seulement de couvrir les bourreaux, a promulgué une amnistie en faveur des criminels, qui profitent jusque-là d’une impunité totale.
A travers cette caravane initiée et organisée par IRA-Mauritanie, les survivants et les orphelins ont eu l’occasion unique  et sans précédant de pouvoir prier sur leurs morts et de se recueillir sur leur fosse commune situé á 3Km du village dans la forêt.
La caravane a quitté la capitale Nouakchott  dans la nuit de Jeudi à Vendredi avec une vingtaine de véhicules  transportant une centaine de militants et dirigeants d’autres organisations des droits de l’homme, notamment  TPMN, SOS Esclaves, OMDH, KAWTALE, Covicim, CJH et CR, ainsi qu’une dizaine de journalistes nationaux.
Les villageois de Sorimalé ont réservé un accueil chaleureux et enthousiaste á la délégation qui est arrivée sur le lieu Vendredi á Midi.  Prenant la parole devant un public de plus 500 personnes, le chef du village de Sorimalé, après avoir souhaité la bienvenue aux pèlerins, a souligné que malgré que cet événement a eu lieu il y a plus de 20 ans, et malgré leur inoubliable souffrance, ils n’ont jamais osé venir en masse se recueillir sur la tombe commune de leur martyrs.  Il a alors remercié les initiateurs  de cette caravane de commémoration historique qui constitue pour eux une nouvelle lueur d’espoir de voir les bourreaux traduits en justice pour répondre de leurs forfaits.
Par la suite, les participants ont organisé une prière et une lecture du courant  en faveur des victimes.  Les participants ont eu droit à des témoignages émouvants qui ont retracé les événements suite auxquels ces génocides ont eu lieu. Sur le visage des participants, on note clairement les signes de douleur, tristesse et de sympathie ; beaucoup de larmes ont coulé chez les témoins et les auditeurs.
Ensuite les représentants des organisations participantes se sont succédé devant le micro pour donner leurs interventions. Ils ont tous dénoncé le peu d’intérêt de la part des autorités du pays à ces malheurs vécus par les populations du sud mauritanien durant les années de braise, mais aussi et surtout l’impunité accordée á ces militaires racistes et zélés. Ils ont enfin exigé une enquête indépendante pour mettre la lumière sur ces exactions extrajudiciaires qui ont laissé des blessures encore béantes. 

La commission de  la communication
24/ 11/ 2012

 

Anne Oumar Samba, 70 ans, Handicapé à vie, il est né à Sorimalé et a servi la Garde Nationale pendant 24 ans :
"C’est à ma sortie de prison que je suis devenu ce que je suis aujourd’hui. Avant j’avais la force de marcher, d’aller et de revenir. Maintenant, on fait tout pour moi. Chacun est responsable de ses agissements. Du moment que les malfaiteurs sont connus qu’on les traduise en justice pour connaître la vérité sur les purges à caractère ethnique, les disparitions et les cas de torture"

 
Balla Toure, secrétaire aux relations extérieures d’IRA-Mauritanie : «Pour le moment les auteurs de ces faits ne peuvent pas être poursuivis par la justice en raison d’une loi d’amnistie de 1993 votée par le Parlement mauritanien. Mais la page n’est pas encore tournée. Le pardon n’est pas non plus à l’ordre du jour. Les victimes et les ayants-droits demandent la vérité et la justice »

La Fosse commune de Sorimalé découverte le 18 Décembre 1990 par les villageois, ou repose une douzaine de victimes, dont seulement 4 sont identifiées: Ly Amadou Oumar né en 1918, Dia Samba Diouldé né en 1918, Diallo Thierno né en 1946 et Ly Abou Mamadou né en 1967. "On a découvert leurs dépouilles mortelles complètement décomposées et elles ont pu être identifiées grâce à leurs habits et les talismans qu’ils portaient"

Mouhamed Lamine Djiba Ba, d’une quarantaine d’années  et originaire de la localite voisine de  Thiodji Ngoulé, explique : « C’est vrai que beaucoup de temps a coulé mais on n’a pas oublié. Je suis là pour prier pour le repos des âmes des victimes des évènements de 1989. Mon oncle, Mamadou Hamady Malal, gardien de champs agricoles, a disparu après les évènements de 1989.  Jusqu’à présent, on n’a pas retrouvé son corps»
Abou Sarr, Villageois : « Avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz, des militaires victimes d'événements situés dans la période 1981-2004 (coups d'Etat et purges à caractère ethnique) ont bénéficié d'indemnisations, dans le cadre du règlement du génocide. Il a également régularisé des fonctionnaires et agents de la fonction publique victimes des évènements de 1989.
Ces mesures le pousseront à déclarer à Atar, en août 2012, que "le règlement du passif humanitaire est clos ". Il n’a pas eu de proches parents victimes des évènements de 1989. Il n’a aucune légitimité pour pardonner à notre place. Nous, on veut la justice. Si la Mauritanie est un Etat de droit qu’on fasse la lumière sur ce qui s’est passé dans la vallée »
 





































Ira Mauritanie

             

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