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lundi 5 novembre 2012

L’éditorial de La Nouvelle Expression : Abdel Aziz, est-ce le début de la fin ?


Un coup d’Etat. Des appels téléphoniques. Il va bien et doit rentrer dans quelques jours. Il est conscient et garde ses pleins pouvoirs. Une transition consensuelle pour ouvrir une nouvelle page pour sortir la Mauritanie de cette crise…

Voilà, un peu, ce qui occupe le quotidien du Mauritanien depuis la blessure du Président. C’est le coup du sort. Le sort d’Abdel Aziz depuis ce tragique événement dont il a été victime le 13 octobre 2012. Le Mauritanien hagard, cherche à comprendre. Comprendre le sort d’Ould Abdel Aziz, leur puissant Président.

Un Président qui a concentré tous les pouvoirs entre ses mains, dévaluant ainsi les attributs de tous les démembrements de l’Etat. Par ce fait, la devanture du palais présidentiel est transformée en un mur des lamentations. Tout citoyen peut venir soumettre au palais son problème. Car il n’ya que lui. Personne d’autres n’a apparemment compétence à faire quoi que ce soit.

Le puissant Président a quitté la Mauritanie sur une civière après avoir reçu une balle en plein abdomen. Comme quoi le malheur n’arrive pas qu’aux autres. Seul Allah est puissant. Tout le reste est éphémère.

Aujourd’hui, Abdel Aziz souffre atrocement. Souffre du fait de la balle et surtout de l’identité de l’auteur du tireur. Des interrogations fussent partout, surtout après la sortie malheureuse de la Grande Muette pour donner une identité au tireur. Mais le peuple a compris que l’homme de l’armée ne peut être le tireur. Abdel Aziz le sait et sait aussi que le peuple sait qu’on lui cache quelque chose.

Ce qu’on cache ne fait pas seulement mal au peuple mais surtout à Abdel Aziz. On comprend facilement qu’avec ce qui lui est arrivé, il ne peut l’admettre ni comprendre…

Du triste sort d’Abdel Aziz au fonctionnement de l’Etat mauritanien, le peuple se perd en conjectures. Il ne sait plus où donner de la tête. Même si nombreux sont ceux qui pensent que le Président des pauvres est devenu de l’histoire ou son pouvoir est dans le râle de ses derniers soupirs, et pensent aussi que cette fin proche du régime d’Abdel Aziz constituera un bonheur pour la Mauritanie.

Abdel Aziz n’est pas la source du malheur mauritanien mais l’école qui l’a produit. Son père spirituel, qui n’est autre que le mal nommé Maaouya, avait bien installé ses adeptes partout dans l’appareil et le système. Et c’est ce système qui tient la Mauritanie et le Mauritanien dans ses serres de condor.

La source du malheur mauritanien est bien ce système, un système entretenu par les officiers supérieurs de l’armée. Les désormais généraux de l’armée sont les fondements du flétrissement du pays. Un pays pillé, vandalisé et atrophié dans son existence.

Ces hommes qui devront rendre compte un jour à la Mauritanie ont favorisé ici et là l’incivisme, l’insouciance et surtout la division entre les citoyens d’un même et seul pays. La source de la souffrance de la Mauritanie est la génération de ces officiers supérieurs qui avaient mis en place, avec Taya, le népotisme et le racisme dans cette Mauritanie trop fragile.

Ces hommes en uniformes et leur aile civile constituent le système sur lequel s’appuie le pouvoir d’Abdel Aziz, tout comme il sera le pivot de n’importe quel autre Président qui viendra prochainement. Telle est aussi, nous semble-t-il, la volonté de la France qui continue de tirer les ficelles ici. Abdel Aziz, le soldat de la France et des occidentaux, ne peut quitter le pouvoir sans leur consentement. Si son absence du pays se prolonge et qu’il continue de rester au contrôle c’est qu’il fait encore l’affaire de la France qui est son soutien principal.

Le système qui a tiré et tire la Mauritanie vers le bas n’a jamais dérangé la France de la Droite ou de la Gauche. Il est vrai que les pays n’ont pas d’amis : ils n’ont que des intérêts. La Mauritanie n’est pas encore un pays ; il n’est qu’un simple intérêt né d’un capital que les uns et les autres fructifient au grand détriment d’un peuple qui n’arrive pas encore à jouir de ses pleins droits. A ce titre, le combat doit continuer. Un combat réfléchi et pacifique pour une Mauritanie juste et démocratique.

Seidi Moussa Camara

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