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vendredi 9 novembre 2012

COUVERTURE LIVRE A PARAITRE: Le royaume peul du Fuladu de 1867 à 1936. L’esclave, le colon et le marabout



 
Le royaume peul du Fuladu de 1867 à 1936.L’esclave, le colon et le marabout
Illustration de couverture : photographie de l’auteur. ISBN : 978-2-336-00634-5
Au milieu du xixe siècle émerge l’un des derniers royaumes de l’espace sénégambien, le Fuladu, dirigé par d’anciens esclaves. Frustrés, les chefs Rimbe – nobles ou libres –des provinces excentrées, contestent l’autorité du jiyaado, esclave devenu guerrier. Cette opposition conduit Musaa Moolo, héritier du trône, à nouer des relations avec la puissance coloniale. En 1883, il signe un traité de protectorat qui permet aux « alliés » de circonstance de consolider leurs positions respectives dans la région. Les intérêts divergents achèvent de démontrer l’antipathie entre les deux pouvoirs. Acculé, Musaa Moolo se réfugie en Gambie en 1903, alors sous domination anglaise.
Ayant hérité d’un vaste territoire faiblement occupé, les Français tentent de le peupler. Ils encouragent la migration des Peuls gaabunke sous la direction d’un marabout d’origine haalpulaar, Al hajji Aali Caam. Ce pouvoir maraboutique met en place ses moyens et ses mécanismes de négociation pour s’intégrer dans l’économie coloniale. L’administration marginalise les Jiyaabe exacerbant ainsi les conflits sociaux, politiques et religieux. Même si, la condition de l’esclave ne recouvre plus le même sens et que l’insertion dans un monde plus large ne répond pas à cette classification des individus selon leur « extraction sociale » et leurs filiations ancestrales, les stigmates et les stéréotypes nés de la pratique de l’esclavage se perpétuent dans la région.
Ce livre analyse cette histoire tumultueuse ; le triptyque – l’esclave, le colon et le marabout – qui structure les développements permet de mieux appréhender la rencontre des trois pouvoirs, les enjeux identitaires et les trajectoires sociopolitiques qui forment les contours de la lutte de positionnement et de visibilité entre les deux « classes sociales » dans l’un des segments du Sénégal postcolonial. Abderrahmane Ngaïdé est maître-assistant au département d’histoire de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD). Il est l’auteur de nombreux articles publiés dans des revues spécialisées et de contributions à des ouvrages collectifs. Il est également essayiste, romancier et poète. Son dernier roman, Les voix abyssales de Bissau ou les douleurs de la mémoire, est paru aux éditions L’Harmattan en mars 2011. Il est membre suppléant du comité exécutif du Codesria. Il a publié en 2012 un livre d’entretiens avec l’économiste sénégalais Amady Aly Dieng, ancien président de la FEANF, intitulé Entretien avec Amady Aly Dieng. Lecture critique d’un demi-siècle de paradoxes, dans la Série des Livres du Codesria.

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