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mercredi 12 septembre 2012

IRA contre-attaque.


Le premier communiqué de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA), depuis la libération de son président, Birame Ould Dah Ould Abeid, et de ses compagnons, n’est pas tendre avec les forces politiques de tous bords (majorité et opposition).

En effet, dans ce communiqué, IRA accuse ceux qu’elle qualifie de " forces esclavagistes " tapies aussi bien dans les rangs de la majorité que de l’opposition d’avoir souhaité la mort de l’organisation et la punition de son chef.

Dans ce communiqué, IRA évoque l’incarcération de Biram Ould Abeid et de ses compagnon, qu’il compare à " un emprisonnement arbitraire " qu’elle a su briser grâce " à la persévérance de ses militants, mais aussi à l’appui de certaines organisations nationales et internationales de défense de droits de l’homme ", précise IRA.

Par la suite, l’organisation s’est rattrapée en félicitant les " partis politiques qui se sont ressaisis pour défendre les principes de liberté et de démocratie " qui sous-tendent leur action politique et dénoncer les abus dont IRA et son chef furent victimes, selon le communiqué de l’organisation.

Ira a aussi remercié le corps diplomatique des pays occidentaux accrédités à Nouakchott ainsi que l’Ordre national des avocats et dénoncé le fait que Birame et ses compagnons soient toujours poursuivis, sans raison, pour des faits graves pouvant être punis par un emprisonnement de deux à trente ans ou même par la peine capitale.

Enfin, IRA a appelé " tous les hommes et femmes à se soulever pour que cessent ce genre d’accusation à relents de règlement de compte politique et, pour ce, demande l’acquittement de Biram et de ses compagnons comme l’a fait déjà la cour pénale devant laquelle ils ont comparu le 27 juillet 2012.

Retour sur les faits IRA rappelle au passage la libération, le 03 septembre 2012, de son président Biram Ould Dah Ould Abeid et des membres ou sympathisants de l’organisation qui été incarcérés avec lui à la prison civile de Dar Naim : le journaliste Oubeid Ould Imigine, Ahmed Hamdy Ould Hamarvall, Elid Ould Lemlih, Boumédiene Ould Bata, Yaghoub Diarra et Abidine Ould Maatala.

Pour Biram et ses amis, cette libération (dite provisoire) " constitue enfin l’exécution de la décision de justice du 27 juin, quand le Président de la Cour Criminelle de Nouakchott s’est dessaisi du dossier pour vice de forme ".

IRA rappelle que " malgré la nullité de la procédure prononcée, les militants d’IRA - Mauritanie restèrent en prison soixante-sept jours durant, par la seule volonté du Procureur de la République, Monsieur Cheikh Ahmed Ould Baba qui asséna un coup dur à la justice mauritanienne dans le seul but de satisfaire les désirs du maître du moment, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz. "

Elle qualifiera de " résistance héroïque " le combat mené depuis par ses militants, " soutenus courageusement, dès le début, par les organisations SOS esclaves, l’Kawtal Ngam Yellitaare, Touche Pas à Ma Nationalité et l’ensemble des organisations membres du FONADH (Forum des Organisations Nationales des Droits Humains) ". La libération de Biram est vue par IRA comme le résultat de la forte pression qui a été exercée, sans discontinuer, contre le pouvoir de celui qu’elle appelle toujours " le général Aziz ".

Par la suite, et après avoir dénoncé ce qu’elle avait qualifié de " ridicule mise en scène " de la part du pouvoir et de ses acolytes, IRA énumère un certain nombre de points qui constitue l’essentiel de son futur combat pour que l’acte fondateur par lequel elle a incinéré des livres du fiqh malékite faisant l’apologie de l’esclavage, ne soit pas vain.

Il s’agit alors, pour elle, de " réaffirmer sa forte conviction que l’Islam en Mauritanie ne se porterait que mieux sans une certaine littérature religieuse qui codifie et légitime le viol et la violence sur les esclaves, leur humiliation et leur inhumanité " ; " réitèrer son attachement viscéral et définitif à combattre, pacifiquement, l’esclavage, le racisme et toutes les formes de l’injustice quel qu’en soit le prix " ;

" tenir Mohamed Ould Abdel Aziz pour responsable et comptable de la perpétuation de l’esclavage et des pratiques esclavagistes pour l’absence dont il fait montre de toute volonté de le combattre. Bien au contraire, très souvent, l’Etat se range du côté des esclavagistes et nie les cas avérés en dépit des évidences produites par les organisations de défense des droits de l’Homme. De nombreux dossiers, solidement étayés, sont en souffrance dans les tiroirs de la Justice ".
L’énumération de cette nouvelle profession de foi se poursuit avec : le remerciement adressé à " l’ensemble des Etats, organisations, institutions nationales et internationales ainsi que les personnalités nationales qui ont participé de près ou de loin à obliger les autorités à libérer les prisonniers d’opinion ", le " souhaite que des colloques, débats et autres séminaires soient organisés autour des questions théologiques liées à l’esclavage et aux pratiques esclavagistes. Ces débats devront aboutir à la production de Fatwa claires et univoques condamnant l’esclavage et l’incriminant du point de vue de la Charia ".

IRA a enfin exprimer sa " profonde reconnaissance à tous ceux et celles qui, en public ou dans la parfaite discrétion, l’ont épaulée et se sont mobilisés pour aider les familles des prisonniers dans des moments où Pouvoir et Opposition les ont vouées aux gémonies ".

Elle dit avoir " apprécié les secours matériels, moraux et sous formes d’écrits, de productions scientifiques ou de déclarations qui sont venus soutenir notre combat pacifique et nous aider à faire face à la déferlante. Le combat que nous menons est aussi pour que notre Saint religion garde sa pureté et soit débarrassée des scories issues d’interprétations tendancieuses et malveillantes ".

Enfin, le dernier mot est revenu aux cadres et militants " qui ont résisté à toute sorte de manipulation, infiltration ... ", ainsi qu’aux " habitants des adwaba, des kabba, les dockers au port autonome de Nouakchott " qu’IRA tient à rassurer que cet épisode " n’est qu’une péripétie sur le long chemin qui mène vers l’éradication de l’esclavage. " Et se solidarise aussi avec les "Forgerons" et autres castes marginalisées "qu’elle encourage " à aller de l’avant et leur tend la main pour que ensemble nous combattons l’ordre préétabli ".

Reste à IRA, comme elle le dit en guise de conclusion à son communiqué d’exiger du Régime de " manifester, clairement et dans la pratique, sa volonté de combattre l’esclavage, ses séquelles et l’ensemble de ses manifestations. " Cette volonté doit s’étendre à l’ensemble des injustices, de la marginalisation et du rejet dont souffrent, plus particulièrement, les Noirs de Mauritanie afin de conjurer les menaces qui planent sur la paix civile et éviter à notre pays les affres qui peuvent en découler.

MOMS.

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