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mercredi 22 août 2012

Sahel: Les réfugiés mauritaniens pour l'intégration de leur cause dans la stratégie de l'ONU

ALAKHBAR (Nouakchott) - La coordination des associations et collectifs des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali (CACRMSM) a exigé mardi de la communauté internationale que la question des déportations, dés avril 1989, de mauritaniens toujours réfugiés au Sénégal et au Mali "et en raison des conséquences humanitaires désastreuses qui en découlent, soit prise en compte dans la stratégie intégrée" des nations unies pour la région du sahel.

"La CACRMS M estime que si son exigence n’est pas satisfaite, elle tirera la conclusion qu’il existe bien une inégalité de traitement entre d’une part les populations du nord Mali qui ont fuit l’insécurité qui prévaut dans cette zone de forte conflictualité en raison de l’occupation illégale dont elle fait l’objet, et d’autre part les réfugiés mauritaniens", a indiqué la coordiantion dans un communiqué parvenu à Alakhbar.


"Les populations du nord Mali sont forcées de fuir les risques liés aux conflits, qu’il s’agisse de ceux qui à l’instar de nombreux touaregs se sont réfugiés dans les pays voisins (Mauritanie, Burkina Faso, Niger…) ou de ceux qui ont été déplacés vers d’autres endroits à l’intérieur du Mali. Toutefois, il faut reconnaitre qu’elles bénéficient aujourd’hui d’une attention et d’une aide matérielle toute particulière en provenance de la communauté internationale et du monde des organisations non gouvernementales. Ceci contraste et tranche avec l’oubli et le désintérêt dont sont victimes les réfugiés mauritaniens livrés à eux-mêmes notamment ceux du Mali et cela depuis plus de deux décennies", a rappelé le communiqué.


La CACRMS a attiré l’attention de la communauté internationale sur "la différence de traitement dont feront l’objet successivement le coup d’état militaire d’aout 2008 fait par le général Abdel Aziz en Mauritanie et celui de mars 2012 exécuté par le capitaine Sanogo au Mali. En effet, le premier coup d’Etat a fini par être recyclé et accepté grâce au concours de la communauté internationale et plus particulièrement grâce à la France, l’Espagne et le Sénégal de l’ancien président Abdoulaye Wade (…). En revanche le second, à savoir le putsch du capitaine Sanago, n’a pas bénéficié des mêmes faveurs".


Selon le communiqué, la communauté internationale "en ayant manqué de fermeté vis-à-vis du coup d’Etat en Mauritanie porte une part de responsabilité dans l’élection controversée du général putschiste Abdel Aziz devenant président de la république de fait. (…). La crise politique en Mauritanie auxquelles viennent s’ajouter des antagonismes socioculturels profonds vont perdurer et s’aggraver, tant que l’un des points les plus importants des accords de Dakar ne sera pas appliqué, à savoir la recherche des voies et moyens permettant de mettre fin à l’ingérence de l’armée dans la vie politique, en tant que le principal acteur de fait. Cette implication de l’armée mauritanienne dans le champ politique, ce qui n’est pas acceptable dans un Etat démocratique, a été à l’origine non seulement des violations massives des droits de l’homme perpétrées en Mauritanie dans les années 1980-1990 faisant toujours l’objet de plaintes au niveau de la justice internationale, mais aussi à l’origine de l’exacerbation des antagonismes ethnoculturelles meurtriers, dans le pays"

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