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lundi 28 mai 2012

L’histoire de l’esclavage dans les manuels malikites/ par Mohamed Ould Elmoktar Echenguity (Partie II)


Il s’agit de la mise en esclavage de Musulmans par d’autres Musulmans, ce qui est strictement et expressément prohibé car le sang d’un Musulman, ses biens et sa dignité sont des sanctuaires auxquels aucun autre Musulman n’a le droit d’intenter.
Il s’agit de la mise en esclavage de Musulmans par d’autres Musulmans, ce qui est strictement et expressément prohibé car le sang d’un Musulman, ses biens et sa dignité sont des sanctuaires auxquels aucun autre Musulman n’a le droit d’intenter.
For-Mauritania, Kassataya et Taqadoumy ont le plaisir de vous livrer la seconde partie des réflexions de M. Mohamed Ould Elmoktar Echeinguity sur l’esclavage en terre d’islam. Comme dans le précédant texte, l’auteur y prend des positions courageuses qui, à défaut de faire l’unanimité, contribuent à alimenter le débat grâce surtout à la qualité de l’argumentation et à la variété des sources et des références. Dans le texte qui suit, Mohamed Ould Elmoktar Echeinguity qui jouit d’une grande notoriété dans le monde arabo-musulman, met l’accent sur l’apport de grands penseurs musulmans sur la pratique de l’esclavage.
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Nous avons vu, dans l’article précédent, le manque de consistance des fondements juridiques de la perpétuation de l’esclavage dans les sociétés musulmanes contemporaines et dans quelle mesure ces fondements tenaient au contournement de la procédure édictée par le Coran pour éradiquer cette pratique en mettant entre les mains de l’esclave la clé de son propre affranchissement (la Moukataba ou « contrat d’affranchissement »). Nous avons également décrit, dans ce même article, la duplicité du discours jurisprudentiel des Uléma quant au droit humain le plus sacré à savoir celui à la vie.
L’article précédent était juste un préambule théorique et général. La situation propre à la Mauritanie est encore plus horrible et dramatique si on la situe du point de vue spatial et temporel. L’esclavage en Mauritanie est une aberration incompréhensible même du point de vue de la jurisprudence musulmane. Il s’agit de la mise en esclavage de Musulmans par d’autres Musulmans, ce qui est strictement et expressément prohibé car le sang d’un Musulman, ses biens et sa dignité sont des sanctuaires auxquels aucun autre Musulman n’a le droit d’intenter. C’est, sans doute, le sens du Hadith sacré du Prophète (PSL) quand il disait : « Allah a dit : ils sont trois dont je serai l’adversaire le jour du Jugement : celui qui se parjure après avoir invoqué Mon nom ; celui qui vend un homme libre et consomme le fruit de cette vente et celui qui loue les services d’une personne et ne lui verse pas son dû » [1]. C’est ce que nous essayerons d’expliquer dans le présent article.
Il y a de cela quatre siècles, l’érudit Ahmed Baba Al Tomboucty (963-1032 de l’Hégire) avait dénoncé la supercherie de l’esclavage dans le Grand Sahara en démontrant la faiblesse de ses fondements du point vue de la jurisprudence musulmane (Elvigh) mais aussi de celui de l’Histoire. Ahmed Baba, pour ceux qui ne le connaissent pas, descend d’une noble famille originaire de Walata mais a résidé à Tombouctou du temps où cette ville était la capitale de l’empire Songhai. C’est un auteur prolifique et l’un des exégètes les plus en vue de Khalil (l’un des auteurs dont les ouvrages ont été victimes de l’autodafé de Ryad, ndlr) [2]. Il traite donc ces questions d’un point de vue interne à la communauté de la jurisprudence musulmane dont nous avons déjà démontré la légèreté des références. Mais Ahmed Baba possède, en sus, un sens aigu de l’Histoire doublé d’une sensibilité marquée pour ces questions d’équité et de justice. Lui-même avait connu les dures conditions de la servitude quand il fut fait captif plusieurs années de suite par l’armée marocaine saadienne lors de razzia sur Tombouctou.
Ahmed Baba est l’auteur d’un célèbre mémoire sur « l’importation d’esclaves soudanais » dont il finit la rédaction en 1024 de l’Hégire et qui fut publié par l’Institut d’Etudes Africaines de Rabat et dont la traduction anglaise fut assurée par Fatimetou Harak et John Hunwick. Dans ce mémoire, Ahmed Baba rappelle que les habitants du Soudan (actuelle Afrique de l’Ouest) embrassèrent l’Islam il y a bien longtemps, au moins depuis le cinquième siècle de l’Hégire (11 ème siècle de l’ère chrétienne, ndlr). Réduire ces habitants en esclavage est un non sens du point de vue de la jurisprudence musulmane et une hérésie mortelle du point de vue du Hadith cité plus haut.
Ahmed Baba fut suivi, dans cette voie, par le Vaghih (jurisconsulte) Ibrahim El Jarimi dans son mémoire au titre provocateur et que je propose comme slogan pour ceux qui voudraient être équitables vis-à-vis des Hratine de Mauritanie : « rappel des tyrans à la liberté du Soudan ». Il semble que ce mémoire ne soit pas encore publié mais le chercheur marocain, Abdel Khallagh Ahmedoun, en cita de larges extraits en se référant à une copie manuscrite conservée à la bibliothèque de Cheikh Abdallah Kennoun. Dans l’entame de son mémoire, El Jarimi écrit : « quand j’ai vu comment nombre de personnes s’acharnaient sur les gens du Soudan, sans raison apparente et en prétendant qu’ils étaient des esclaves et des non-musulmans, j’ai décidé, dans ce mémoire, de sonner l’alarme et d’alerter ceux qui ont encore un minimum de foi en eux ». Al Jarimi conclut que l’esclavage « est injustice et errements» [3].
Mais ce fut l’historien, Ahmed Ibn Khaled Ibn Mohamed En naciri (mort en 1315 de l’Hégire), dans un ouvrage intitulé « Investigations dans les affaires des Etats de l’Extrême Maghreb » [4], qui mit les points sur les « i » dans ce domaine en mettant à nu la supercherie historique qu’est l’esclavage en Afrique du Nord et de l’Ouest. Etant donné la longueur et l’importance du texte d’En naciri, nous le subdiviserons en plusieurs parties.
Premièrement : les peuples du Soudan (Afrique de l’Ouest pour les Maghrebins) sont profondément et depuis longtemps musulmans ; leur mise en esclavage de la part de leurs frères coreligionnaires est une ignominie. En naciri écrit : « de ce que nous t’avons relaté de l’histoire du Soudan, il t’apparait que les habitants de ce pays sont attachés à l’Islam depuis des lustres ; les plus pieux parmi les nations, les plus droits, les plus érudits et les plus attachés à l’amour de leurs proches. Ces qualités sont très répandues dans la plupart de leurs royaumes, comme tu le sais. Il t’apparait donc l’ignominie et la cruauté de la pratique très répandue et très ancienne au Maghreb de mettre les Soudanais en esclavage et de les importer tous les ans, tel du cheptel, pour les vendre dans les villes et les campagnes et les négocier comme on négocie des bêtes ou pire ». Et plus loin : « Les Soudanais sont des musulmans. Nous leur devons ce que nous nous devons à nous-mêmes. A supposer qu’il y en ait des mécréants ou adeptes d’autres religions ce ne peut être la majorité ; or c’est la majorité qui importe. Et même si nous supposons qu’ils étaient à égalité musulmans et mécréants, comment pouvons-nous être sûrs que le « cheptel importé » ne comporte que des mécréants  et qu’il n’y avait pas parmi eux des Musulmans ? » [5].
Deuxièmement : La transformation de la question de l’esclavage en Afrique de l’Ouest en une question raciale est d’une extrême gravité et d’une injustice sans nom. Toujours En naciri : « les gens ont entériné ce fait puis plusieurs générations plus tard, le commun des mortels a commencé à penser que la justification de l’esclavage tient en la couleur noire de la peau et à l’origine géographique de « l’importation » initiale. Or il s’agit là des pêchés les plus mortels et des abominations les plus décriées du point de vue de la religion » [6]. En naciri avait particulièrement bien cerné le problème surtout quand on connaît le formidable brassage des origines et le profond métissage que connut la civilisation musulmane et qui la distinguait de toutes les autres. Au moment où certaines cultures méprisaient certaines catégories d’humains pour des raisons liées à la couleur de la peau ou aux traits de morphologie faciale, les savants et poètes arabes chantaient les louanges des Noirs. Voici, par exemple, El Jahedh, dans son mémoire intitulé « Suprématie des Soudane sur les Bidane », qui exalte les qualités des Noirs et glorifie les personnages musulmans de couleur. El Jahedh conclut :   «  Il n’y a pas sur Terre de nation plus généreuse que les Noirs… Ils sont forts et courageux… Le Noir, en plus de la politesse, est profondément bon, souriant et crédule. » [7]. Mais El Jahedh ne s’arrêtera pas là. Il fit l’éloge de la couleur de peau des Noirs, en général : « Il n’y pas de couleur plus pure, plus belle et plus authentique que la couleur noire » [8]. Sur les pas d’El Jahedh, voici El Jowzy qui, dans son ouvrage traitant des Noirs et des Abyssins et dont le titre pourrait se traduire en « Eclairer les crétins sur les Noirs et les Abyssins » [9], montre que le complexe de suprématie raciale était absent de la culture arabe. El Jowzy décrira dans son ouvrage toutes les qualités possibles et imaginables qu’il attribuait aux Noirs. Il consacra le préambule de son livre à la correspondance qu’entretenait le Prophète (PSL) avec le Négus et l’histoire de l’émigration des premiers Musulmans vers l’Abyssinie (actuelle Ethiopie, ndlr). El Jowzy fut particulièrement prolixe dans sa description des savants noirs et notamment de leur intelligence, de leur vivacité d’esprit et de leur bonté. Il fit l’éloge de l’application et de la piété de leurs ascètes, hommes et femmes et leur consacra un tome complet de son ouvrage.
Troisièmement : A l’ origine fut la liberté. Les marchands d’esclaves ne peuvent, en aucun cas, nous servir de référence et nous ne sommes absolument pas tenus de les citer. Ils nous ont habitués aux mensonges et aux contournements et détournements des textes sacrés. Toujours En naciri : « l’état d’origine du genre humain est la liberté et non l’esclavage. Celui qui récuse la liberté, récuse l’origine. Comment prendre pour argent comptant les prétentions d’un négociant ? Il est connu que le marchand travestit la réalité pour mieux « fourguer » sa marchandise, surtout quand celle-ci est composée d’esclaves. Les marchands d’esclaves ne peuvent pas prétendre à notre confiance car ils ne sont tenus ni par l’honneur ni par la foi » [10].
Quatrièmement : C’est l’anarchie consécutive aux guerres intestines que se livraient les sultanats noirs musulmans entre eux mais aussi que se livraient les tribus arabes et arabisées (musulmanes elles aussi) dans le Sahara qui fut à l’origine de la vague d’esclavage illégale que connut la région : « une opinion répandue est qu’au Soudan, les uns s’attaquaient aux autres, les pillaient et kidnappaient leur progéniture ou les volaient dans des villes très éloignées de  leur lieu d’habitation. Mais ceci est monnaie courante y compris chez les Arabes du Maghreb qui se pillaient entre eux et se volaient biens et bétails. Mais ils sont tous musulmans. Ce qui les poussait à commettre ces abominations c’était la faiblesse de la foi et l’absence de dignité et d’honneur. Comment quelqu’un qui possède un minimum de piété pourrai-il acheter ce type de marchandise et comment oserait-il prendre dans son lit leurs femmes dans ce qui s’apparente fort bien au péché de chair? …Pire, les hérétiques aujourd’hui et ceux qui ne craignent guère Allah kidnappent les enfants d’hommes libres des tribus du Maghreb et les vendent en plein jour sur les marchés sans trouver quiconque pour les réprimander au nom de la religion. Désormais, les Chrétiens et les Juifs  les achètent et en font leurs esclaves au vu et au su du monde entier. Ce doit être l’épreuve à laquelle Allah nous soumet ; nous Lui appartenons et vers Lui nous retournerons… » [11].
Cinquièmement : C’est une aberration historique que de comparer l’esclavage intervenu au milieu de la période islamique et celui que connut l’Afrique du Nord et de l’Ouest car : « l’origine de l’esclavage qui a été réglementé du temps du Prophète (PSL) et des  Disciples était la captivité consécutive aux guerres motivées par la propagation de la Parole d’Allah (El Jihad) et la conquête des cœurs des populations à la religion qu’Il avait choisie pour elles. C’est notre religion que notre prophète (psl) avait tracée pour nous. Faire le contraire c’est faire le contraire de la religion. C’est se mettre hors la loi. Mais Allah seul peut guider nos pas. Oh ! Allah, nous avons péché contre nous-mêmes. Si Tu ne nous pardonnes pas nous serons parmi les perdants » [12]. En naciri avait parfaitement raison dans cette distinction. Il est clair qu’aucune comparaison n’était possible entre des sultanats et des tribus musulmanes qui s’entretuaient pour une chimérique gloire ou une misérable pièce de bétail et l’armée de martyres qui se sacrifiaient pour répandre la bonne parole  et porter le message d’Allah,  mus en cela par les promesses de l’au-delà et les convictions religieuses. C’est le poète Mohamed Ighbal dans son recueil « Jenah Jibril », qui rendait le mieux  la différence entre les deux situations [13].
Enfin, je voudrais signaler que la Tunisie est un Etat musulman de rite malikite. Il constitue pour nous l’une des sources les plus importantes de la jurisprudence malikite à travers l’ouvrage d’Ibn Abi Zaid El kayrawani. Les Tunisiens avaient relevé, depuis un siècle et deux tiers, l’aberration juridique et historique que constitue la mise en esclavage des peuples soudanais du nord et de l’ouest de l’Afrique. Le gouverneur ottoman de Tunis, Ahmed Pacha, avait décrété l’interdiction absolue du commerce des esclaves et ordonné la destruction du marché aux esclaves de Tunis, sa capitale, en 1841 de l’ère chrétienne soit 140 ans avant l’abolition de l’esclavage en Mauritanie et bien avant que certains pays européens ne l’eurent fait.
En 1846, Ahmed Bey promulgua un décret obligeant les Uléma et les jurisconsultes à coopérer pour l’éradication de l’esclavage dans son royaume. Voici le texte de ce décret :
« Il est porté à la connaissance des Uléma, Cheikhs et Muftis de Tunisie, que l’esclavage est aboli. Grâce est rendue à Allah. Qu’Allah vous préserve, vous garde et vous éclaire. A vous les pieux notables, les érudits, les guides de la nation, les sémaphores de sa grandeur. A nos chers cheikh sy Mohamed Biram, le cheihk de l’Islam, cheikh sy Ibrahim Errayahi Pacha, Mufti du rite malikite. Aux deux Muftis Cheikh sy Mohamed Ibn El khawja et Cheikh sy Mohamed Ibn Salama, à cheikh sy ahmed Ellaby, cheikh sy Mohamed El Amhjoub, cheikh sy Houssein El baroudy, cheikh sy Chadly Ibn El moueddeb, cheikh sy Ali Edderwich, cheikh sy Mohamed El khaddar et aux Kadis : cheikh sy Mohamed Ibn Bakir, cheikh sy Mohamed Ibn Elbina, cheikh sy Mohamed Enyver bibardo, cheikh sy Varj Ettemimi qu’Allah les bénisse et les honore, paix soit sur vous, après quoi : Nous avons acquis la certitude que la plupart de nos sujets, par les temps qui courent, ne respectent pas les règles de propriété concernant ces Soudanais démunis, eu égard  à la controverse qui existe entre les Uléma sur la légalité de cette propriété et étant donnée leur adoption de l’Islam depuis très longtemps et vu que celui qui « possède » son frère selon les recommandations du Prophète (PSL) est encouragé à l’affranchir ; il nous est apparu indispensable, par charité envers ces pauvres créatures dans leur vie sur terre et envers leurs propriétaires dans leur vie de l’au-delà, d’interdire à la population cette pratique tolérée mais controversée pour leur éviter le risque de tomber dans le péché mortel et pour lever l’injustice qui frappe les frères qu’Allah avait mis sous leur protection. En outre nous avons en cela un intérêt politique évident qui est de ne pas les pousser à renier leur allégeance envers nous. Nous avons désigné des Sages à Sidi Mohrez, à Sidi Mansour et à la Zawya Elbekrya chargés de délivrer à tout plaignant une attestation d’affranchissement qui devra nous être remontée pour qu’on y appose notre seau. Pour ce qui vous concerne, qu’Allah vous garde, si un esclave réclame votre protection contre son maître ou si on vous rapporte une affaire d’esclavage, il vous est demandé d’envoyer l’esclave vers nous et de veiller à ce que le maître ne puisse l’intercepter. Vous devez donner asile et affranchir celui qui demande votre protection contre une servilité dont la légalité est plus que douteuse surtout à notre siècle ; c’est une règle de droit et de bonne conduite qui dit que dans le doute il convient de s’abstenir surtout quand l’intérêt général va dans le même sens.
Puisse Allah nous guider vers le meilleur et annonce la bonne nouvelle aux Croyants, ceux qui font les bonnes actions. Paix sur vous de la part du très nécessiteux aux faveurs d’Allah, Ahmed Pacha Bey, qu’Allah guide ses pas. Ecrit le 23 janvier 1946. »
Les livres d’Histoire ne rapportent la moindre contestation ni réfutation, de la part des Uléma malikite tunisiens, du décret d’Ahmed Pacha, ce qui prouve qu’ils entérinaient l’illégalité de l’esclavage dans cette région.
Le gouverneur de Tunis avait été immortalisé par le poète français Barthélemy (1796-1867) dans une célèbre ode qu’il composa en son honneur et où il recommandait aux rois d’Europe de le prendre comme exemple dans le domaine de l’abolition de l’esclavage. Voici un couplet de ce poème :
Le Sultan de Tunis abolit l’esclavage.
Le pied du nègre est libre, en touchant le rivage !
Que Dieu Tout Puissant le couvre de son aile !
Que l’Europe à ses rois l’impose pour modèle

En conclusion, l’esclavage en Afrique du Nord et de l’Ouest, et donc en Mauritanie, n’a aucune justification légale ni  historique. Il s’agit d’une pure injustice qui perdure depuis de très longs siècles, qui a été alimentée par les guerres intestines et l’état de non droit et que la jurisprudence locale a entérinée. Il est grand temps que nous nous en repentissions et que nous demandions pardon à Allah à son propos et à propos de ses séquelles morales et matérielles qui continuent à broyer nos frères auxquels nous lient la foi, le pays et l’Histoire.
Je ne trouve pas plus beaux, pour conclure, que de citer, comme l’avait fait En naciri dans son réquisitoire de l’esclavage, le saint verset suivant : « Mon Dieu, nous avons péché contre-nous-mêmes, si Tu ne nous pardonnes et ne nous accordes pas Ta miséricorde, nous compterons parmi les perdants » [14].
Nous avons aujourd’hui grand besoin d’une repentance générale au cours de laquelle les maîtres demanderaient pardon à Allah pour les siècles d’injustice perpétrée à l’encontre de frères et prieraient pour le salut des âmes des Anciens dont ils s’engageraient à ne pas reproduire les péchés et au cours de laquelle les auteurs de l’autodafé de provocation des ouvrages de jurisprudence musulmane demanderaient, eux aussi, pardon à Allah. Quels que soient les griefs que nous avons par rapport au contenu de ces livres et les fatawa absolument étrangères à l’esprit de l’Islam qu’ils renferment, ces derniers portent entre leurs pages, les noms sacrés d’Allah, des sourates et des Hadiths.
La version arabe originale de ce texte est consultable ICI.

[1] : 82صحيح البخاري 3
[2] : ومن ضمن مؤلفاته شرح جزئي على (مختصر خليل) سماه (المقصد الكفيل بحل مقفل خليل)، وحاشية عليه سماها (منن الربالجليل في مهمات تحرير خليل)
[3] : ]." (انظر د. عبد الخالق أحمدون: أبعاد التواصل الحضاري بين المغرب والبلدان الإفريقية من خلال رسالة "معراج الصعود" لأحمد بابا التمبكتي، ص 15-16]
[4] : الاستقصا لأخبار دول المغرب الأقصى
[5] : الاستقصا، 5/131-132
[6] : الاستقصا 5/131
[7] : الجاحظ:"فخر السودان على البيضان" ضمن: رسائل الجاحظ 1/195-196
[8] : لجاحظ:"فخر السودان على البيضان،" 1/206
[9] : تنوير الغبش في فضل السودان والحبش
[10] : الاستقصا، 5/131-132
[11] : الاستقصا، 5/132-133
[12] : الاستقصا، 5/134
[13] : نيل الشهادة للمُوحِّد مَطمـــحٌ وإذا تقحَّم فالجـــراح غبارُ
لا سبيَ غانيةٍ وسلبَ خزانةٍ ومطامحُ الهِمم الكبارِ كبار
[14] : سورة الأعراف، الآية

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