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mercredi 16 mai 2012

L'affaire Birame Ould Dah et les livres brûlés.

Editorial : L'ISESCO S'EN MÊLE

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Après la passion et les échauffements des premiers jours de l’affaire des livres brûlés, le moment n’est-il pas venu de se poser et de réfléchir calmement ?
Des opposants suggèrent de ne plus en parler pour ne pas servir le régime qui a voulu l’instrumentaliser dès le début et le laisser s’empêtrer un peu plus dans le marécage qu’il s’est lui-même créer.

De mon point de vue c’est une affaire qui est en train de dépasser le cadre national et qui est surtout en train de devenir beaucoup plus que le fait divers qu’elle aurait due rester.
  Quand l’ISESCO ( équivalent islamique d'UNESCO), à la suite des ambassadeurs arabes, demande de châtier les coupables, cela est  grave.

Mais comme l’ISESCO se rappelle à notre bon souvenir, on se demande qu’est-ce que l’ISESCO  a fait pour défendre l’arrogance du régime islamique soudanais qui par pure stupidité religieuse a perdu la moitié de son territoire après 50 ans d’effort de guerre et de sacrifice de tout le peuple soudanais ? Pourquoi L'ISESCO qui n'est pas parvenue à convertir les animistes du Sud Soudan voudrait s'assurer de notre bon Malekisme? Qu’est-ce que l’ISESCO a fait pour atténuer le radicalisme des appartenances religieuses qui est en train de miner tout le Moyen-Orient ? Qu’est-ce que l’ISESCO  a fait pour protéger les écolières afghanes contre les attaques à l’acide ? Quel effort scientifique a entrepris l’ISESCO pour répertorier des hadiths de l’abyssinien Billal ? Billal qui fut assez proche du Prophète, pour être la seule personne admise dans la Kaaba le jour de la conquête de la Mecque mais dont aucun livre ne rapporte aucun hadith ni tradition comme s’il fut sourd et aveugle ?

Si tout ce que cette institution peut faire c’est de mettre de l’huile sur le feu, on pourra s’en passer.

Je me permets de parler ainsi à l’ISESCO, parce que bien qu’elle se compose de centaines d’éminents chercheurs, elle reste moins que Malick  ibn Anass qui lui est mort il y a plus de mille ans, c’est vous dire la capacité de progrès du monde musulman.

Il faut revenir sur terre et se poser la question du pourquoi du geste de Birame. Où va nous mener  sa condamnation ? Pourquoi le condamner ? Pour établir le zèle religieux du chef de l’Etat ? Pour ne pas décevoir tous ces désœuvrés qui marchent pour un oui ou pour un oui ? (Ils marchent très rarement pour un non)

Quand on  parlait d’autodafé au Moyen-Age, on parlait d’incinération d’œuvres souvent uniques ou qui se limitaient à très peu d’exemplaires, ce qui équivalait à l’anéantissement de l’œuvre d’une vie.

Incinérer des exemplaires de livres de rite malékite ne peut en aucun cas avoir le même sens. Il en restera toujours assez qui ne seront lus de toute façon que par très peu de gens. Et d’ailleurs ceux qui les lisent, les récitent le plus souvent pour pouvoir les régurgiter fièrement au moment venu comme si c’était parole, j’allais dire d’évangile.

Khaled Abass
© La Voix des Quartiers de Nouakchott


Erratum: des erreurs se sont glissées dans l'edito à propos de Birame.

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Le professeur Abdel Kader Mohamed Ahmed a eu la gentillesse d'attirer mon attention sur certaines erreurs.
 Le Khlil auteur du Muktassar Khalil dont il s'agit n'est pas le grammairien dont je parle mais Khalil Ben Ishak , fils d'un soldat égyptien. Cliquez ici pour en savoir plus sur lui et son oeuvre. Monsieur Heiba Ould Teiss a quand tenu à préciser le nom réel de son aïeul Bakar Ould Ely plus connu sous le nom de Bakar El Ghoul Sultane L'arab.
 

Khaled Abass
© La Voix des Quartiers de Nouakchott




L'affaire Birame Ould Dah et les livres brûlés.

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Birame Ould Dah, dans son style grand provocateur a brûlé des livres doctrinaux du rite sunnite malékite.
En ce qui me concerne c'est œuvre de salubrité publique, la seule d'ailleurs qui me met en accord avec Birame, mauvais imitateur du style de "Nation of Islam" de Louis  Farakhan que je méprise pour son racisme. Mais revenons un peu sur le fond.
Le tollé soulevé par cet acte, même auprès d'intellectuels dit libéraux, est effrayant. C'est à qui va faire le plus de surenchère islamique. C'est la démagogie dans ses formes les plus caricaturales.
 C'est effrayant parce que, si elles sont sincères, ces protestations, dénotent non seulement d'un obscurantisme généralisé mais aussi d'une unicité de la pensée qui met à nu un totalitarisme qui existait déjà  mais qu’on voudrait aujourd’hui imposer comme fait accompli : le malékisme est devenu religion imposée !!!?.
Doit –on rappeler que la Mauritanie est d'abord une République, signataire de toutes les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme, de sa liberté, de son expression, de ses croyances et de ses cultes? Arbitrairement islamique, mais juste pour trouver un ciment commun aux diverses ethnies qui la peuplent? Majoritairement malékite peut-être, mais très certainement pas par obligation. Islamique n'étant pas synonyme de Malékite.
Partant, l'acte d'autodafé s’il est  certainement provocateur, reste tout de même dans les limites des droits de tout citoyen qui brûlerait, tous les jours des journaux pour allumer son fourneau.
Il est inacceptable de sacraliser une œuvre humaine, quelques soient les adhésions des uns et des autres à son contenu. Surtout quand ce n'est pas un exemplaire unique de ces œuvres si largement répandues, qu’on pourrait les confondre avec des rebus.
L'un des livres brûlés, "la Rissala" n'est autre qu'une tentative obscure d'explication de l'exégèse de Malick Ibn Anass " Almuwata" qui lui-même n'est que le produit d'une analyse individuelle  de l'Islam.
L'autre livre " Khlil", est lui un exercice grammatical (une mise en vers des préceptes malékites) qui a pour but de faciliter la mémorisation des règles malékites. Khlil étant lui-même l'élève d'un persan du nom de Sibawayh qui avait fondé une école de grammaire arabe à Bagdad.
Doit – on rappeler que des livres considérés comme plus sacrés, dans le monde sunnite en général, comme Bokhari et Muslim sont considérés comme des falsifications par les chiites dont les représentants mauritaniens viennent de tenir leur premier congrès à Nouakchott au vu et au su de tout le monde ? Arrêtons la mascarade.
Si le malékisme est devenue une religion ou une idéologie totalitaire imposée, je le récuse et le refuse en invoquant l'esprit des guerriers de Mauritanie qui sous le leadership de Bakar El Ghoul Sultane El Arabe ont anéanti il y a déjà près de deux siècles, à Tiguint, les forces obscurantistes de Nasredine qui voulait fonder un état islamique.

 Khaled Abass
© La Voix des Quartiers de Nouakchott

1 commentaire:

  1. une libération de monsieur Biram nous réconfortera très bien

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