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mardi 27 mars 2012

Mali: Ils ne passeront pas !

 
De mauvais plaisantins, au plus des farfelus,  se sont emparés des leviers du pouvoir, ont suspendu la constitution et s'apprêtent à s'installer au palais de Koulouba. Le rôle de la communauté internationale est de les en déloger le plus vite possible, sans tergiversations et sans la moindre négociation avec des hommes qui sont à contre-courant du progrès  et de la volonté des peuples. Ce serait un fâcheux précédent d'entériner ce qui se passe au Mali et d'accepter le fait accompli. Non, rien n'est perdu, ces hommes n'ont aucune légitimité. Pour une fois, c'est au pays africains de prendre leurs responsabilités. Toutes leurs responsabilités. Ce qui veut dire que nous n'avons pas à attendre les condamnations de l'Union européenne ou des Etats-unis pour dire que ceci est un crime contre la démocratie et l'espoir. Pourquoi sommes-nous toujours à la traîne ?  Même devant l'évidence ! Qu'on aime ou pas le président Amadou Toumani Touré, ce n'est pas la question ! Il ne s'agit pas de défendre un homme, mais un système politique qui, s'il n'est pas le meilleur, est tout de même le moins mauvais dès lors qu'il permet l'alternance sans heurts. La seule préoccupation à l'heure actuelle  est à la restauration sans arrière- pensées de l'ordre constitutionnelle. Et c'est c'est tout. Aucun pays africain ne doit  souiller sa respectabilité en prenant langue avec des militaires qui, pour moi, se sont mis en retraite d'eux-mêmes et doivent être  mis au arrêt afin qu'ils répondent devant la justice des crimes qu'ils ont commis lors de cette prise de pouvoir illégale. Le devoir des démocrates africains est de persévérer afin que le capitaine  Sanogo et compagnons, comiques d'une époque que l'on croyait révolue, comprennent qu'ils ne nous auront pas par l'usure. Que la seule issue qui leur est offerte est celle du retour du président élu par les Maliens. Nous ne devons pas leur laisser une sortie honnorable puiqu'ils n'ont pas d'honneur. Nous appelons, en premier lieu, tous les pays et toutes les organisations de la sous-région à mettre en quarantaine le nouveau régime malien;  il est porteur d'un mal contagieux.  C'est aussi l'occasion pour l'Union africaine de nous prouver qu'elle sert vraiment et réellement à quelque chose. Elle doit tout mettre en oeuvre pour que ces militaires dégagent. C'est aussi une occasion, dès aujourd'hui, de réfléchir à la création d'un tribunal africain dont l'une des compétences serait de juger ceux qui bafouent la légalité. Elle réparerait ainsi sa faute originelle, car en 1963, date de la création de l'O. U. A - ancêtre de l'U. A - des militaires avaient assassiné  Sylvanus Olympio, président du Togo, sans que personne ne trouve à redire. Je reste convaincu que si ce premier coup d'état sur le continent avait été décrié et condamné avec fermeté, l'Afrique aurait pu arrêter l'hémorragie. Ici, il en va de notre volonté d'entrer de plain- pied dans le vingt et unième siècle. Celui où  l'homme africain a le droit de choisir le projet de société qui lui convient et, surtout,  par qui il veut être gouverné ! Le capitaine Sanogo s'est choisi tout seul, il doit partir ! Tout l'enjeu est là, et nulle part ailleurs !
 
Sakho Mamadou
 
( Mamadou Boubou Sakho )     

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