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dimanche 22 janvier 2012

Tourbillon à la DGSN : Quand le raïs s’enrhume, la police éternue !


Un général de Brigade en remplace un autre à la tête de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN). Le général de Brigade Ahmed Ould Bekrine remplace à ce poste Mohamed Ould El Hady nommé secrétaire général du ministère de la Défense nationale.


Visiblement tout est allé très vite mercredi 18 janvier 2012 après le communiqué sanctionnant les travaux du conseil hebdomadaire des ministres, tenu plutôt que prévu pour cause de voyage du président de la République en Gambie, où il devait assister à la cérémonie d’investiture de son homologue gambien, El Haj Yahya Jammeh. Alors sitôt connu, sitôt la passation de service effectuée et le nouveau directeur général de la sureté nationale s’installe quelques heures après, dans ses nouvelles fonctions.


Que reproche t-on au général de Brigade Mohamed Ould El Hady ? En tout cas il n’y a jamais de fumée sans feu. Alors quelles sont les raisons qui ont poussé au changement à la tête de la police ? Il n’y a pas encore longtemps, dans l’une de nos précédentes éditions, nous posions la question suivante, parlant de la recrudescence des vols à main armée à Nouakchott : « Que se passe t-il dans le milieu de la sécurité »?


Or, répondre à cette question n’est pas chose aisée surtout pour un journaliste confronté à la loi de l’Omerta qui frappe la gestion des affaires publiques. Toutefois, le moins qu’on puisse dire est que tout n’y va pas pour le mieux. C’est du moins les indiscrétions recueillies en privé auprès d’officiers bien placés au sein de ce corps. Cela est d’autant plus vrai que l’absence de la police dans les rues de Nouakchott est encore ressentie.


Conséquence : une recrudescence des agressions à main armée, de jour comme de nuit, sous l’œil impassible des passants pris de panique et de peur. Très souvent ces agressions sont mortelles. Pour s’en rendre compte, il suffit de se rendre tous les soirs au service des urgences du Centre Hospitalier National (CHN).


Voilà une situation qui n’a pas manqué d’alimenter les commentaires des salons huppés de Nouakchott. Dans les foyers démunis, le sujet est abordé ici ou là avec appréhensions. Ce n’est certainement pas le seul paramètre de sécurité des biens et des personnes qui a conduit à ce changement en catimini. Au sein de la police, il semble que l’on ne soit pas content également et cela depuis fort longtemps, de la manière dont le corps de la police est vue et gérée en haut lieu.


Sans doute vit-elle mal, sans oser l’exprimer, la succession de directeurs généraux issus du corps militaire au détriment du sien alors qu’elle renferme des compétences qui ne demandent qu’à être mis à l’épreuve pour s’acquitter au mieux de la mission de sécurité pour laquelle ils sont formés.


Des indiscrétions qui trahissent un malaise dans l’appareil sécuritaire sur lequel repose toute une doctrine depuis plus de 40 ans. A cela s’ajoute le scandale des photos prises au cours d’un sit in de l’IRA de Biram Ould Abeïd montrant un policier maîtrisé par les vigiles du militant anti-esclavagiste.


Si l’on en croît les déclarations de l’organisation, le policier en question s’apprêtait à attenter à la vie du dirigeant de l’IRA qui organisait un sit-in devant la palais de justice. Ces photos ont fait le tour du monde. L’indignation internationale devant de tels actes insensés de la part d’un fonctionnaire de police de l’Etat mauritanien n’ont pas tardé à se faire jour. Embarrassé, les autorités mauritaniennes ont gardé profil bas.



S’en est suivi des arrestations de militants de l’organisation, à Rosso, de retour qu’ils étaient d’une conférence sur l’esclavage au pays de la « Téranga ». Ces bruits de casseroles n’auraient pas été du goût du président de la République.



Les renseignements fournis sur ces cafouillages qui ont court à la DGSN, combinées aux nombreux manquements constatés dans la gestion des différents dossiers sécuritaires qu’elle a en charge de traiter, ont fait réagir le chef de l’Etat en décidant de placer un autre homme de confiance à la tête du corps de la police. Mais le changement d’homme suffira t-il ? Ce n’est pas si sûr car le malaise est profond et demande des actions en profondeur pour faciliter la tâche au général de Brigade, Mohamed Ould Bekrine.


Il y a que les conditions matérielles existants seraient sans commune mesure avec celle dans lesquelles travaille les agents du groupement du général Misgharou qui a en charge également la lutte contre la drogue et l’immigration clandestine tant et si bien qu’on a du mal à comprendre les compétences des uns et des autres. Une seule constante se dégage, la police semble de plus en plus mise à l’écart au détriment d’une nouvelle stratégie sécuritaire avec de nouveaux éléments. Comprenne qui pourra ce qui se joue dans le calcul des uns et des autres !


Moussa Diop

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