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vendredi 6 janvier 2012

Mémorandum sur la crise entre le Général Mohamed Ould Abdel Aziz et l’opposant mauritanien Mustapha Ould Limam Chafi .


 

Mémorandum sur la crise entre le Général Mohamed Ould Abdel Aziz et  l’opposant mauritanien Mustapha Ould Limam Chafi .

 

Dès la chute du Président mauritanien Moawiya Ould Sid’Ahmed Taya à laquelle il avait concouru activement, Mustapha Ould Limam Chafi, décide de réunir à Dakar, les principaux animateurs de la contestation en exil. A l’issue de la rencontre, parrainée par le Président Abdoulaye Wade et son Ministre des affaires étrangères d’alors Cheikh Tidjane Gadio, ils s’engagent à s’inscrire dans le processus de démocratisation annoncé.

Mustapha Ould Limam Chafi et ses compagnons de route, effectuent alors un retour triomphal au pays, qu’ils sillonnent durant quelques semaines. Lui-même décline toute ambition politique dans son pays et revient, à Ouagadougou, en 2006, après quelques mois d’imprégnation.

 

Pendant la campagne pour l’élection présidentielle, il décide de soutenir le candidat Sidi Mohamed Ould Cheick Abdallahi également soutenu par le Colonel Mohamed Ould Abdel Aziz et qui remportera l’élection au second tour face à l’opposant historique Ahmed Ould Daddah.

 


 

 

Quand en 2008 Aziz devenu Général entreprend avec certains officiers de destabiliser  le premier président démocratiquement élu de la Mauritanie,en manipulant certains élus, Mustapha Chafi refuse de s’engager dans cette entreprise qu’il estime dangereuse pour le pays et lors d’une rencontre avec les généraux qui tentaient de le convaincre de l’opportunité et de la justesse de leur complot ;il les mets en garde du risque d’une aventure pouvant entrainer la nation vers l’abime. Malgré l’insistance des généraux, il décide de rester loyal au président démocratiquement élu, estimant que seules les urnes devaient décider de son sort.  

Le  6 août 2008, Mustapha Chafi condamne ouvertement et fermement le coup d’état du Général Aziz, réaffirme son soutien au président renversé et s’engage totalement aux côtés du  Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) instance mise en place par les partis politique opposés au coup de force militaire. Il qualifiera ce coup d’état de prise en otage de la nation par un homme le Général Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

Après la visite en Mauritanie du guide Libyen Mouammar Kahddafi mi-février 2009, visite au cours de laquelle il  obtient des autorités issues du coup d’état, la rupture des relations diplomatiques avec Israël .Il  décide alors de leur apporter son soutien sans limites et d’œuvrer au ralliement des opposants les plus irréductibles. C’est ainsi qu’il  entreprend une action de rapprochement  entre le Général Aziz et Mustapha Chafi.Le refus de ce dernier  d’obtempérer à ses injonctions,  de  soutenir la junte va entrainer la rupture des relations qu’ils entretenaient.

 

Dans un entretien fameux que Mustapha Chafi accorde au quotidien Mauritanien Biladi et publié sur le site électronique Taqadoumy le 11 février 2009, les Mauritaniens découvrent la fermeté de son discours et sa détermination  à s’opposer à la junte.

Les approches successives en vue de rapprocher les 2 hommes échouent .Chafi refuse et rejette  toutes les offres de Aziz, même s’il en reçoit les émissaires régulièrement et toujours avec courtoisie, à Ouagadougou, ou à Rabat entre 2009 et 2011.

Des sorties virulentes suivront, notamment le 1er Juin 2011 dans un entretien accordé au quotidien Biladi et publié par le site électronique arabophone Al Akhbar ; Chafi qui ne rate aucune occasion de fustiger les erreurs du Général Aziz, y dénonce notamment le déroulement de l’opération enrôlement /identification, qu’il compare au concept de l’ivoirité, concept qui selon lui, catégorise les mauritaniens et  fragilise  l’unité nationale du pays. Il appelle le gouvernement mauritanien à tirer les leçons de l’expérience ivoirienne et à le retirer.

 

Ses sorties médiatiques très critiques et très suivies par l’opinion mauritanienne agacent au cœur du pouvoir à Nouakchott.

 

La fin de l’année 2011 et le début de l’année 2012 sont marquées, en Mauritanie, par l’affaire du mandat d’arrêt international lancé par le régime du président Aziz contre l’opposant.

Le 20 décembre 2011, un commando d’AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique) réussit à enlever un gendarme mauritanien à Adel Bagrou, localité située à la frontière mauritano-malienne : coup dur contre un président qui venait d’étaler sa force militaire au cours d’un grand défilé un mois auparavant, le 25 novembre.

L’opposant Ould Chafi ne rate pas cette occasion pour démontrer l’échec total de la stratégie de guerre estimant que les services Mauritaniens sont infiltrés par l’ennemi.

Dans la foulée le Général Aziz s’énerve et ordonne le 23  décembre 2011 d’empêcher l’entrée sur le territoire mauritanien de l’épouse de son opposant, Moustapha Ould Limam Chafi et de ses enfants mineurs qui s’y rendaient pour être au chevet du grand père affaiblit et très malade. Tollé dans l’opinion nationale, où toute la Mauritanie dénonce une mesure inique et inacceptable

Le 28 Décembre, le pouvoir va encore plus loin dans sa guerre contre l’opposant en donnant à sa justice, l’ordre de lancer un mandat d’arrêt international contre lui.Tonnerrre de dénonciations dans le pays.

La Coordination des partis de l’opposition (COD), solidaire de Chafi, publie le 30 décembre 2011 un communiqué qui dénonce  et condamne avec véhémence cette mesure.

Les organisations en vue de la société civile, ainsi que beaucoup d’élus déclarent leur opposition à la décision du pouvoir et continuent de se battre pour son annulation.

Même au sein de la majorité, on n’est pas content de la mise en accusation grossière d’un homme considéré par tous les mauritaniens comme leur ambassadeur en Afrique.

Réplique immédiate de l’opposant sur la chaine qatarie Al Jazeera ,qui s’insurge contre une tentative  d’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme afin de  neutraliser l’adversaire qu’il est, et  accuse Aziz de dénonciations calomnieuses et diffamation grave à son encontre, le mettant au défi d’y apporter la moindre preuve. Il décide de porter plainte contre le général Aziz et saisit des avocats pour assigner en justice ce dernier

Cette affaire, appelée à évoluer dans les jours et mois prochains, continue d’être à la Une de l’actualité en Mauritanie.

source Moustapha Chaavi

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