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dimanche 25 décembre 2011

A-t-on fini avec les Coups d’Etat


 
Notre printemps à nous ? Il y a lieu de se le
demander ! Est-ce que la bourrasque politique qui
a secoué et continue de secouer le monde arabe
touchera la Mauritanie ? Oui, Mais… Vu la spécificité
mauritanienne, notre pays pourrait connaitre son
printemps. Mais sans prophétie de notre part cela viendra
difficilement de la rue.
En Mauritanie, le contexte, le prétexte et le texte qui ont
conduit ce monde à ces changements font qu’on doit se
demander si on a fini avec les coups d’Etat militaires ? Je
pense que non. Et la dernière rencontre dans le cadre du
dialogue politique national nous renseigne sur cette
problématique. Après l’immuabilité de certains articles de la
constitution issue de la transition de 2005 pour éviter un
coup d’Etat constitutionnel, cette fois des clauses
criminalisant la prise du pouvoir par la force militaire ont été
apportées à notre loi fondamentale. Comme si l’auteur a
besoin de se référer à la Constitution pour faire son coup
d’Etat.
C’est toutefois une façon de comprendre ce manque de
maturité démocratique en Mauritanie d’où la possibilité de
changement de pouvoir par la force. Sinon avait-on besoin
de légiférer sur l’interdiction de l’illégalité par essence ?
Non, si nous sommes dans un Etat démocratique, avec des
institutions civiles fortes, ce risque se prohibe de lui-même.
Dans le cas contraire, on ne peut jamais être à l’abri des ces
phénomènes.
Finir avec cette attitude abjecte de prise de pouvoir passe
par l’ancrage de la culture démocratique dans la société
mauritanienne. Une culture démocratique pour un citoyen
de devoir et de droit. Pour la Mauritanie, notre pays, on n’en
est pas là encore.
Le pays, dans sa marche, se cherche toujours. Le pouvoir qui
doit être au service de la nation se personnifie. Et l’autre
paradoxe mauritanien se situe dans sa mentalité de vouloir
recevoir tout du pouvoir. Le citoyen mauritanien est dans
une position d’attentiste. Le Mauritanien, vis-à-vis du
pouvoir, est toujours dans la position de celui qui reçoit.
Alors le changement qui ne vient pas de la population peut
être contre elle.
A ce rythme, la Mauritanie sortirait difficilement du
labyrinthe dans lequel le système de ces trois décennies l’a
logée. Le bout du tunnel est encore loin, très loin.
Seydi Moussa Camara

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