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dimanche 20 novembre 2011

Fatimata M'Baye: La voie du droit pour un service aux sans-voix

Une des icônes de la société civile mauritanienne. Fatimata M'Baye n'a de cesse de dénoncer les injustices de la société mauritanienne. Un caractère rebelle façonné par plus de quarante ans de refus des choses présentées «comme des évidences». Portrait.


Maître Fatimata M'Baye
Maître Fatimata M'Baye
«Ouvrez les fenêtres, mettez plus de lumière dans la pièce!» intime la présidente de l'association mauritanienne des droits de l'homme (AMHD dès qu'elle arrive au siège de l'ONG pour l'entretien prévu. Claustrophobe, «depuis ses séjours répétés en prison», Fatimata M'baye supporte mal la pénombre en plein jour, et les espaces étroits.

En 1986, un groupe d'intellectuels noirs publie le
«Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé». Le pamphlet tombe sur la table des chefs d'État africains réunis à la Conférence des non-alignés au Zimbabwe. Le président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya n'apprécie pas. À son retour à Nouakchott, il ordonne l'arrestation des auteurs du brûlot. À côtés, enseignants et étudiants qui ont distribué des tracts, sont emprisonnés. Maître M'baye est dans le lot. Elle découvre ainsi l'univers carcéral mauritanien, à la prison de Beyla.
«Ça a été ma première expérience carcérale; j'étais encore étudiante»
rumine-t-elle, pensive. Elle y retourne à deux reprises: en 91, dans le sillage des arrestations des militaires noirs, puis en 98, pour des raisons de lutte contre l'esclavagisme cette fois-ci, avec Boubacar Ould Messaoud entre autres.

Depuis ces séjours répétés en prison, et depuis qu'elle a été témoin, et victime des abus de ce milieu, Fatimata M'Baye
«ne passe pas une journée, quand elle est à Nouakchott, sans visiter la prison des femmes et celle des mineurs, pour éviter que d'autres n'aient à subir ce qu'elle a subi en prison» affirme Abdoulaye Bâ, membre d'AMDH.

Mais le moment charnière de sa vie reste les événements de 1989. Cette année-là, un banal incident qui oppose des paysans à la frontière des deux pays mène la Mauritanie et le Sénégal au bord de l'affrontement. Prises de panique, les autorités rapatrient leurs ressortissants de part et d'autre après des journées d'horreur.

Si elle a choisi de faire le droit, ne cesse de répéter Me Fatimata Mbaye, c'est pour être au service des «sans-droits» et des «sans-voix». Elle se met à la disposition des rescapés et prend en charge le «Comité des veuves», constitué des femmes de militaires et de civils tués entre 1989 et 1994. Ses prestations sont bénévoles.

L'être avant la couleur
Le 26 septembre 1999, elle est devenue la première africaine à recevoir le prix de Nuremberg, en Allemagne
Le 26 septembre 1999, elle est devenue la première africaine à recevoir le prix de Nuremberg, en Allemagne
À 54 ans, cette femme aux yeux qui s'écarquillent brusquement par moments dans son discours, comme pour mieux faire passer une idée, ne mâche pas ses mots.
Unique femme du barreau mauritanien, Fatimata Mbaye dit être née pour s'opposer à toute forme de discrimination. «Je ne me vois pas comme une Noire» confie-t-elle de sa voix assurée. J'aurais pu naître blanche, jaune, mongole ou kurde. Et je me serais reconnue dans chacun de ces êtres. Pour moi, poursuit-elle, la valeur humaine est au-dessus de tout».

Une vision de la vie empathique, héritée d'une éducation rigoureuse, et en même temps qui poussait les enfants de la famille à une indépendance intellectuelle.
«Des aspects moins heureux ont marqué son enfance aussi. Comme un mariage forcé à l'adolescence, à treize ans, ou la découverte de pratiques rétrogrades comme l'excision. Tout cela a façonné la femme engagée qu'elle est devenue plus tard» raconte un proche de l'avocate.
«Ayant connu le mariage forcé, côtoyé des filles qui mouraient à la suite d'une excision, mon chemin ne pouvait être que celui-là»
, opine-t-elle.
«Je ne pouvais plus voir mes amies, et mon mari m'a sommée d'arrêter mes études. Il me voulait au foyer, un point c'est tout!»
confie-t-elle dans une colère contenue. Lassé par ses interminables fugues, le mari cède. Elle obtient le divorce et entame des études en droit.

Le 26 septembre 1999, elle est devenue la première africaine à recevoir le prix de Nuremberg, en Allemagne. Créée en 1995, cette distinction récompense tous les deux ans une personnalité remarquée par son combat pour le respect des droits de la personne humaine.

Le combat continue

Avec l'athlète Eunice Barber à Paris, en septembre dernier lors d'une des rencontres du FIDH
Avec l'athlète Eunice Barber à Paris, en septembre dernier lors d'une des rencontres du FIDH
«On n'a pas le droit de se taire face aux injustices. Tout citoyen a le devoir de dénoncer les manquements de sa société. Dans mon cas, je me considérerais comme n'assistant pas une personne en danger, si je devais rester inactive et me taire face à une injustice. William Burke disait que le mal ne triomphe que par l'inaction des gens de bien; j'approuve totalement cette idée» explique Fatimata M'Baye, qui déplore l'apathie d'une forme de conscience citoyenne en Mauritanie.

Et cette conscience serait plus que jamais nécessaire aujourd'hui dans une Mauritanie pseudo-démocratique.
«La Mauritanie a signé, et s'est doté de documents et de mécanismes pour instaurer un état de droit. Mais tout cela reste foncièrement de la théorie sans application, qu'on fait miroiter à la communauté internationale pour faire passer le pays pour un état de droit. L'avenir de la stabilité du pays tiendra beaucoup à l'indépendance de la justice; ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui» évoque la vice-présidente du forum international des droits de l'homme (FIDH) qui pointe du doigt un arbitraire dans la justice à peine voilé, plus «évident que jamais».

«L'arbitraire qui règne dans la justice mauritanienne ces derniers mois confirme qu'en réalité, une volonté lobbyiste pour pérenniser ce système d'injustices et de domination dans la société mauritanienne. En sanctionnant le magistrat Mohamed Lemine Ould Moktar dans l'affaire dite de la drogue, on envoie un message sans ambiguïté: «on ne veut pas d'un état de droit», quand parallèlement on fait croire aux occidentaux et aux bailleurs, que la Mauritanie serait un pays respectueux des droits humains»
conclut l'avocate.

Mamoudou Lamine Kane
Noor Info

6 commentaires:

  1. the moral force of your oppressor has been and will always remain Islamic religion.

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  2. la seule chose qui peut vous aider, c'est la désobéissance de la religion, l'islam.

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  3. Mahomet était un Arabe, le Coran en arabe, la langue du Paradis est l'arabe. vos oppresseurs sont des Arabes. le Dieu de Mohammed, a dit (le jour où les visages noircis. et les autres blancs, les blancs dans le paradis, et les Noirs, à l'enfer)

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  4. Mohammed was an Arab, the Qur'an in Arabic, the language of Paradise is Arabic. your oppressors are of Arab. the God of Mohammed, said (the day the faces blackened. and others white, the whites in paradise, and blacks, to hell)

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  5. Je crois toujours que raison le fait de soutenir mon memoire sur la justice de la Mauritanie, le jour de ma soutenance quand j'ai parlé que le systeme judiciaire mauritanien est un veritable casse-tete, une justice sans magistrat, sans juge et cela s'ajoute à la non independance du magistrat et du juge, maitre Fatimata vient de tout confirmer.... j'aimerai rencontrer cette avocat

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  6. A celui qui a dit que le Dieu a dit dans son saint coran le jour ou certains visages noicissent ... Sourat Ale Imran.oui c'est vrai mais le Dieu n'a pas dit le visage blanc ni noir dans ce cas le Yehoud et le Nassara sont plus blanc qu'un sale BERBERT mais je te renvoi au corant encore comme reference sur ce le bon DIEU et son prophete ont dit sur eux malgre ton ignorance de ce dernier-le CORAN.Autre chose, oui le coran est en arabe et est descendu en arabe par ce que les arabes c'est" QAM" ethnie la plus malhonnette et desobeissante. Le coran dit al aarabou achedou koufran wo nifakan.il es clairement mentionne dans le coran souratt al nissah et autres souratts que celui qui tue une personne-ame- sa destination le grand jour est l'enfer, le dieu n'a pas noir dit noir ni blanc.pire des choses ,parce que tu as un visage mulatre tu assures ton paradi avec ce ayet coranique, detrompe toi.
    Par kane Salif
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