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mardi 18 octobre 2011

Allocution de Biram Ould Dah a la conference de presse du 18


Allocution du président d’IRA-Mauritanie, Biram Dah Abeid, à l’occasion de la journée
Internationale  contre l’esclavage, le 18 octobre 2011, à Nouakchott, Mauritanie
Militants et militantes d’IRA-Mauritanie, chers amis de la liberté, compagnons de lutte !
Nous célébrons aujourd’hui la journée internationale contre l’esclavage dans un contexte marqué, par une répression violente et aveugle du mouvement abolitionniste d’IRA : arrestations arbitraires, molestations, tortures, des dizaines de militants d’IRA à Nouakchott et à Nouadhibou ont été hospitalisés suite à des actes de violences commandités par  le pouvoir à l’encontre des manifestants; deux procès, en quelques mois, se sont soldés par  13 condamnations à des peines de prison ferme ou avec sursis et des amendes lourdes, ; un membre de l’IRA, Boulkheir Cheikh Dieng croupit toujours en prison pour avoir dénoncé l’impunité accordée à une famille esclavagiste, inculpée par le ministère public ; de nombreux camarades ont été licenciés de leur travail, au titre de la rétorsion à leur engagement; d’autres subissent le harcèlement par l’autorité fiscale ; bref, la coercition sur les acteurs du refus de l’esclavage se généralise et diversifie. 
L’orchestration de la disparition de  plusieurs esclaves, par les présumés maitres, en connivence avec les autorités, constitue la nouvelle option du pouvoir, en vue d’absoudre les auteurs éventuels, du moins annuler l’action en justice, puisque son objet devient introuvable.  J’en donne pour exemple :
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Des victimes d’esclavage qui tentaient de porter plainte ont été punies, par leurs maitres, grâce à la connivence de la police ; celle-ci invente des accusations, s’adossant à la charia islamique, pour intimider les victimes et couvrir les groupes dominants ; j’en citerai  quelques uns à titre d’illustration:
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D’autre part,  Ira Mauritanie endure toutes sortes de tracasseries privatives du droit à l’association et attentatoires à la faculté de se rassembler. Le refus d’autoriser notre action s’inscrit dans le projet global de maintenir dans les marges perpétuelles, toute alternative au système.
Plusieurs simulacres de procès ont été organisés et se sont terminés, sans exception, par le blanchiment des présumés coupables de pratiques aggravées et avérées d’esclavages ; en voici la liste, circonstanciée:
Pourtant, en dépit de l’acharnement des services de sécurité et de la police politique du régime, Ira pratique toujours la  lutte non-violente, formidable invention d’hommes et de femmes qui ont souscrit, à l’assurance de la dignité de l’espèce humaine, par la désobéissance civique, c'est-à-dire le don de leur vie pour la rédemption de la société.
Qu’on le sache, une fois pour toutes : IRA continuera à exiger, des groupes dominants, d’appliquer les lois qu’ils ont édicté pour se donner les apparence de la bonne conduite ; nous les forcerons à se confronter à leur mensonge, par une exigence populaire qui transcende les cercles confortables des lobbying et plaidoyer de bureau, vers la rue et tous espaces juxtaposant les symboles de l’Etat tels les ministères, les commissariats de police, les tribunaux. Ceci est notre terrain de jeu et nous entendons l’occuper.
 
Nous considérons que le prétendu dialogue, comme la prétendue démocratie relève de la même ruse, d’une identique escroquerie : le Président-général-putschiste a déjà, au grand jour, sacrifié la démocratie, sur l’autel de ses sombres pulsions, le 6 aout 2008, en renversant le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi ; ses appareils militaire et sécuritaire sont détenus par des généraux et colonels tortionnaires et coupables de massacres à caractères racistes au sein de leurs unités ; dans un tel contexte, le dialogue s’apparente à un leurre, un  justificatif commode de l’impunité.
De surcroît, durant toute la période de son déroulement, le système a piétiné les corps et les âmes des Hratin et des mauritaniens libres à Nouakchott, Nouadhibou, Boutilimit, Rosso, Kiffa, Kaédi et  Aleg ; aux plus fort de cette pseudo concertation, la force brute battait, humiliait, torturait, jugeait, condamnait et emprisonnait des foules pacifiques.
Ce dialogue est bel et bien la répétition de la tromperie éponyme qu’initiait, de son temps de triste mémoire, l’ex-dictateur Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya en 2005, pour leurrer et diviser l’opposition au moment où son autoritarisme vacillait ; ne perdons pas la mémoire, gardons la perspective historique, sachons tirer les leçons de nos épreuves. Comme son maitre à penser, patron et formateur à l’école de la tyrannie, Ould Abdel Aziz tente de gagner du temps en semant la discorde au sein de l’opposition ; il échouera, lamentablement à l’image de son bienfaiteur.
Ce dialogue a échoué et il ne pouvait qu’échouer car peu d’entre les factions impliquées croient à la démocratie ; en effet, à l’exception de l’APP et son Président Messaoud ould Boulkheir, les autres partis ou personnalités, qu’ils se prétendent opposants ou de la majorité,  trempaient, depuis longtemps et sans aucun regret autocritique, dans les complots racistes et esclavagistes, visant les Noirs de Mauritanie ; ils ont engraissé grâce à la gabegie et au népotisme ; ils perpétuent le parti le plus stable de ces dernières décennies, celui des laudateurs de tous les pouvoirs, inévitables supplétifs des tortionnaires, indicateurs attitrés de la police. Ces gens-là sont condamnés à servir le plus fort et à le trahir quand cessent ses facultés à se faire craindre. Nous devons les sortir du cercle de la compétition politique.
C’est un dialogue, pensé puis confectionné au plus haut niveau de la hiérarchie militaire ; il vise à renvoyer, au monde, une image tronquée mais rayonnante du système d’hégémonie tribale. Quand les populations se sont rassemblées dans le mouvement « Ne touche pas à ma nationalité » pour crier leur rejet de la division et de l’exclusion, les initiateurs du dialogue ont répondu par le tir à balles réelles. Dans cette opération enrôlement/identification, tous les observateurs internationaux décèlent le syndrome de l’ivoirité ; c’est exactement et à la lettre, le procédé xénophobe qui a fait éclater le plus pays hier le plus prospère de l’Afrique de l’Ouest!
 Je vous l’assure, chers jeunes de TPMN, si vous continuez votre mobilisation, vous allez envoyer Ould Abdel Aziz là où les jeunes ivoiriens vont finir par envoyer Laurent Gbagbo, c'est-à-dire devant la Cpi ; Ayez confiance en vos forces, ayez foi à l’écoute de la communauté internationale, sachez que  Gbagbo,  Kadhafi, Ben Ali, Moubarak - et bientôt Assad - étaient plus puissants et mieux protégés que ce modeste amateur de Ould Abdel Aziz. Unissons-nous mobilisons-nous, c’est le moment ou jamais ; volez au secours du droit et emboitez le pas aux peuples frères qui ont conquis leur liberté, arraché le respect ; Kaédi représente, pour nous, Sharpeville et Maghama, notre Soweto ! Ce que je regrette fort, chers frères et sœurs, c’est l’absence d’un appel des 19 comme en 1966 ; néanmoins, je ne pourrais achever ce chapitre sans rendre hommage au président Ibrahim Moctar Sarr ; en qualité de chef d’un parti politique, membre de la dite « majorité présidentielle », il n’a pas hésité à stigmatiser la forfaiture en cours, réclamer des comptes et mettre en suspens son appartenance à ladite coalition.
Je voudrais aussi féliciter et remercier, en tant que militant de l’intérieur du pays, l’ensemble  des organisations, mouvements et personnalités mauritaniennes dans la diaspora, en Europe, aux Etats-Unis ou ailleurs  qui nous ont toujours habitués à maintenir un relais puissant, très puissants, sans oublier nos précieux protecteurs parmi la société civile étrangère. Nous leur adressons, aujourd’hui, nos salutations internationalistes, au nom du devoir d’ingérence qui protège le faible partout dans le monde. Je rends aussi hommage aux différents partis constituant la COD, l’opposition démocratique, pour leur appui permanent, prompt et  indéfectible.
Notre famille du FONADH et les différentes organisations pionnières dans la lutte pour les droits humains méritent aussi une gratitude singulière à leur persévérance, sans faille.
Amis et compagnons de lutte,
Je vous lance, à tous, un appel à se mobiliser dans la dynamique du mouvement des droits civiques déjà bien en marche dans le sillage de IRA et de Touche Pas Ma Nationalité ; la chute de Mohamed Ould Abdel Aziz, par des moyens non-violents et l’effondrement du système d’esclavage, de racisme et de délinquance économique, constituent notre objectif. Nous en avertissons les partenaires internationaux de la Mauritanie. Qu’aucun ne se mette en travers de notre chemin !
En fin, je ne saurai terminer sans lancer un appel pressant à la communauté nationale et internationale pour une intense mobilisation en faveur des détenus d’opinion en Mauritanie, les jeunes arrêtés, condamnés et incarcérés pour avoir dénoncé les pratiques esclavagistes et l’enrôlement raciste, j’ai cité
 
Boulkheir Cheikh Dieng
Oumar Sall
 Samba Sow
Papis Dieng
 Hameth Coumba
 Hamath Cissoko
 Cheikhna Boukhary
 Elimane DIOP
 Housseynou Barry.

Vive la liberté en mouvement, sans répit ni concession !

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