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vendredi 29 avril 2011

Jeunesse du 25 février:La révolution des you-you





La Coordination de la Jeunesse du 25 Février qui avait fait appel pour une journée de colère, le 25 avril est parvenue à drainer une foule relativement importante, par rapport à ses rendez-vous antérieurs. Son action, même si elle donne l’impression de progresser, est loin encore d’ébranler le pouvoir.
Lundi, 25 avril, la partie de l’avenue Gamal Abdel Nasser, mitoyenne à la fameuse place des blocs rouges, a été entièrement bloquée par les jeunes manifestants. Leurs revendications ont été révisées à la hausse. Au lieu de la réclamation de la démission du gouvernement et autres demandes d’amélioration pour les conditions de vie des populations, les jeunes sont montés d’un cran. La colère oblige, thème de rassemblement ce jour-là : Dégage Aziz !
Une première en Mauritanie, pour une jeunesse qui a toujours essayé d’orienter ses attaques vers le gouvernement. Pourvu que le premier Magistrat du pays saute sur l’occasion en trouvant un répondant à la fois qui correspond à la demande populaire, mais également en faisant porter au gouvernement de Moulay Ould Mohamed Laghdhaf la responsabilité de la crise tentaculaire qui affecte tous niveaux de la vie d’une Nation.

Quelques instants avant le déclenchement de colère, les députés de l’opposition, réunis à l’Assemblée Nationale, ont mis en garde la police contre toute forme de répression. Mais, la police était déterminée à empêcher les tentatives d’intrusion des jeunes manifestants à la grande place des blocs. Des heurts se sont produits. Et, la manifestation a été férocement réprimée. Les gaz lacrymogène et matraques fusaient sur les têtes des jeunes en colère. La police a procédé à l’arrestation de 25 jeunes manifestants, dont une partie, essentiellement des filles a été relâchée, en début de soirée. Sept jeunes manifestants, considérés par la police comme les cerveaux instigateurs, croupissent jusqu’à ce jour derrière les barreaux.

Dès le commencement de la répression, les députés de l’opposition ont mis cap sur la place des blocs rouges, mais aussitôt, ils étaient empêchés par la police de tout accès à la zone. C’est ainsi, que les députés, prenant en charge désormais la cause des jeunes, ont  tenu un point de presse, au cours duquel ils ont condamné énergiquement l’intervention musclée de la police.

L’opposition s’allie aux jeunes

La démarche des parlementaires de l’opposition a été véritablement le premier acte, du moins apparent, de rapprochement de l’opposition du mouvement de contestation des jeunes, initié depuis février dernier. L’opposition regardait, jusque-là, la révolte d’une manière intéressée, certes, mais distante.

Aujourd’hui, il semble que l’opposition, qui a perdu tout espoir dans un dialogue inclusif et franc, devant s’établir entre elle et le pouvoir, s’achemine vers un amarrage avec la jeunesse.
La dernière manifestation des jeunes était en quelque sorte le point de départ de cette relation.
Aujourd’hui, la Coordination des jeunes du 25 Février, selon une source de son directoire jointe par Biladi, s’emploie à préparer les phases ultérieures de sa lutte. ‘’Le moral tient bon, le régime de Ould Abdel Aziz cafouille et ne trouve d’autres moyens que d’embastiller iniquement nos camarades pour l’unique pêché de manifester pacifiquement, nous atteste cette source.’’
Pour le pouvoir, pour Mohamed Ould Abdel Aziz, entendons-le, c’est l’occasion d’accélérer le processus de promulgation et de la mise sur pied du fameux parti des jeunes soutiens du président de la République. 
Des jeunes contre d’autres jeunes. L’UPR ne semble pas être, aux yeux de son initiateur, à même de faire l’affaire. Aux jeunes, il faut affronter les jeunes.
C’est une réponse qui, en effet, n’apporte pas de solutions aux revendications posées, non seulement par les jeunes mais également par l’ensemble du spectre politique. C’est un peu du Yemen de Cheikh Abdallah Saleh, qui, au lieu de réfléchir à des solutions de la crise qui secoue son pays, il s’évertue à faire liguer une partie des populations contre d’autres. Ce qui contribue plus à un enlisement socio politique dont la première victime n’est autre que celui qui est censé être au-dessus de la mêlée.
On ne saurait comprendre une telle réaction de surcroît de la part de celui qui n’a cessé de légitimer sa destitution pour le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi par justement le parti-pris de ce dernier en faveur de son gouvernement contre les frondeurs parlementaires. Dans pareil cas, Mohamed Ould Abdel Aziz choisit son camp.
Au lieu de se ranger dans sa posture habituelle de Président de tous les Mauritaniens, il opte pour diriger un clan, sinon une clique. Même au sein de sa majorité traditionnelle, il provoque toutes les frustrations… A moins que tout cela s’inscrive dans le cadre d’une gestion au coup par coup qui fait fi de l’avenir et de la cohérence.

AVT
Biladi

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