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dimanche 17 octobre 2010

Cinquantenaire de l’imposture et de la dépendance...


On attend avec impatience ce jour improbable où la Mauritanie sera aux mains d’une élite éclairée et décomplexée qui saura gouverner la Mauritanie en lui reconnaissant ses spécificités, au lieu toujours de copier coller ce qui se fait ailleurs sans réfléchir une seconde car penser, innover c’est fatiguant pour un esprit adepte du coup de pied de l’âne à la moindre tentative de réflexion.

On nous tympanise avec ce présumé cinquantenaire d’indépendance qui ne correspond à rien ! D’abord, les seuls qui peuvent fêter l’indépendance c’est les militaires qui sont indépendants depuis le 10 juillet 1978. Depuis ce jour-là, ils ne dépendent d’aucune constitution, d’aucun pouvoir civil, d’aucune république démocratique présumée ou sur le chemin de le devenir.
Les militaires ont le droit de fêter, chaque 10 juillet, leur indépendance !

Quant aux civils ! Ils n’ont été indépendants que 18 ans ! Depuis ils vivent sous la colonisation de l’armée qui décide quand elle veut comme elle veut de créer et défaire les présidents de la république en préservant le vernis démocratique à l’aller mais en se gardant toujours le droit au coup d’état pour le retour à sa place de l’élu !

Cela c’est notre réalité ! Comment dans ces conditions fêter un quelconque cinquantenaire de l’indépendance ? Et indépendance par rapport à quoi ? Si c’est par rapport aux français, c’est là encore un copier coller de la réaction d’autres peuples qui peuvent fêter la libération comme les algériens même si ensuite ils sont passés comme chez nous à la colonisation de l’armée , pas la leur, l’armée tout simplement car ces armées ne sont pas celles des peuples vu qu’elles les font vivre dans le règne de la soumission lamentable.

De plus, il faudra un jour accepter de reconnaître que sans la France, la Mauritanie n’existerait pas tout simplement alors vouloir fêter l’indépendance par rapport à elle, c’est une ineptie car la nation mauritanienne lui doit jusqu’à son existence sinon nous serions aujourd’hui marocains, algériens, maliens, sénégalais.

Ensuite, de quelle indépendance parlons-nous ? De Gaulle, que certains intellectuels africains limités vénèrent, est le premier ennemi des africains et des peuples libres : c’est lui qui a compris qu’au lieu de tenir des colonies, il valait mieux leur offrir l’indépendance puis ensuite les déstabiliser, les piller loin de la métropole et sans aucun bruit ; de là la françafrique digne héritière de la colonisation.

Enfin, cette façon de vouloir fêter cette fausse indépendance, c’est perpétuer pour l’éternité un souvenir qui finalement n’a duré que peu chez nous à savoir la colonisation dont la pacification n’a laissé que peu de traces pénibles; c’est l’après colonisation officielle qui fit le plus mal car elle contribua à détruire les fondements d’un état juste pour nourrir les délires les militaires ignorants, sans vision qui firent que ce pays est à genoux depuis que les militaires ont pris leur indépendance un 10 juillet.

Aujourd’hui l’homme du 18 est là, et veut bien faire, effacer lui ce que firent ses frères d’armes ou cousins d’armes en trente ans ! Il doit donc reprendre l’indépendance là où elle fut brisée c’est-à-dire le 10 juillet 1978 et fêter le 18eme ou les 19 ans de l’indépendance quoique cela ne signifie rien car on vit sous la colonisation de l’armée qui peut prendre Aziz demain et le remplacer par un autre taya, qui pourra dire un mot quand on peut faire tomber un tyran et un président élu sans un coup de feu ?

C’est donc bien que la peur est partout jusque dans les gênes !

Tout ça pour dire que le cinquantenaire de l’indépendance qu’on s’apprête à fêter est une imposture historique ! C’est condamner ce peuple pour l’éternité à croire qu’il fut dépendant depuis l’éternité avant ce 28 novembre comme les haratines qui subissent déjà cette imposture qui les présente en descendants d’esclaves comme si leurs ancêtres n’ont jamais été libres !

Si on veut vraiment fêter une forme d’indépendance par la petite porte, il faut fêter le 3 Août ! Et changer l’année de l’indépendance chaque fois qu’un tyran videra les lieux jusqu’au jour où l’armée retournera définitivement dans ses casernes car en face elle craindra d’avoir affaire à un peuple debout et armé.

A ce titre : Aziz aura fait quelque chose pour ce pays, le jour où quittant le pouvoir il aura réveillé la jeunesse de sorte que le prochain président militairement élu ait en face un peuple débout prêt à en découdre jusqu’au bout afin que plus jamais aucun pouvoir comme aujourd’hui n’ait tant de mépris pour les civils, pour la constitution, pour la liberté d’expression.

Entre-temps, il n’y a rien à faire qu’à regarder Aziz faire ! Qu’il fasse donc puisqu’il ne craint que les armes et que son peuple est désarmé, affamé, volé. Nous verrons bien si comme je le crois Aziz est un mâle nécessaire…


Publié par chez vlane A.O.S.A à l'adresse 15:45

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